Les 2 témoins
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Za 4, 14 : "Ce sont les deux personnes désignées pour l'huile, celles qui se tiennent devant le Maître de toute la terre."

Signes grandioses

 

"Au roulement de ta Voix, les éclairs illuminèrent le monde." Ps 77(76), 18

 

 

La théophanie ou venue de DIEU s’accompagne généralement de marqueurs particuliers tels que tremblements de terre, éclairs, nuées et autres signes grandioses. Que sont donc ces manifestations grandioses et tribulations précédant le jour du SEIGNEUR ? 

 

Ces manifestations grandioses se produisent généralement lors d’une transition entre plusieurs périodes du temps, dans laquelle notre SEIGNEUR utilise précisément cette contraction du temps pour ramener à Lui les hommes et séparer le bon grain de l’ivraie. C’est le moment où le SEIGNEUR sort de sa demeure sainte pour juger la terre. C’est le temps de l’Eschatologie.
Les signes que l’on retrouve invariablement sont les éclairs, les voix, les fumées… Le TRÈS-HAUT ne délaisse pas son peuple : Il se manifeste à toutes les époques dans ces temps eschatologiques afin de se communiquer d’une manière forte aux hommes sous mode de jugement pour les méchants, sous un jugement « doux » pour son peuple. 

 

1 : Dans l’Ancien-Testament (Déploiement historique)

Le SEIGNEUR avertit Moïse qu’il va se manifester au Sinaï (Ex 19, 10-25). Il demande à celui-ci, en tant que chef spirituel, de préparer son peuple deux jours avant sa manifestation afin d’être prêts, « car c’est au troisième jour que le Seigneur descendra sur le mont Sinaï aux yeux de tout le peuple. » « Or, le troisième jour, quand vint le matin, il y eut des voix, des éclairs, une nuée pesant sur la montagne et la voix d’un cor très puissant ; dans le camp, tout le peuple trembla (…) Le mont Sinaï n’était que fumée, parce que le SEIGNEUR y était descendu dans le feu ; sa fumée monta, comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne trembla violemment. » Et le SEIGNEUR fait le cadeau immense des 10 Paroles qui sont la base de la conduite morale, qui reprend le bon sens que l’on trouve dans l’humanité car Il l’y a semé depuis des siècles. Mais tout ce fracas annonce que le TRÈS-HAUT affine ce qu’Il attend de l’homme : Il donne explicitement les commandements de l’amour de DIEU, impératif n°1 décliné en trois commandements et l’impératif de l’amour du prochain qui en découle, décliné en sept. Ce pas de géant que réalise le peuple d’Israël est accompagné de ces signes grandioses visibles que la Bible décrit, dans la mesure où ce pas de géant est en lui-même un ensemble de signes grandioses de nature spirituelle, qui proviennent de DIEU et du monde angélique (Ga 3, 19). C’est un combat céleste accompagnant le combat terrestre pour obtenir cette Loi et faire croître ce peuple d’une manière forte. 

 

"Soyez prêts dans trois jours !" Ex 19, 15

 

Le roi David décrit en des termes analogues le SEIGNEUR venant à son secours dans le combat où il est délivré de la main de Saül qui le pourchassait (2 S 22 // Ps 18 (17)), montrant que DIEU se met en colère lorsque son peuple est opprimé. 

 

"Il déplia les cieux et descendit, un épais nuage sous les pieds..." 2 S 22, 10//Ps 18(17), 10

 

Le peuple hébreu relit son histoire. En particulier : il relit la sortie d’Egypte et la délivrance de l’exil comme des moments-clefs où DIEU se manifeste ainsi en faveur du peuple Saint (Ps 144(143), 6). Tous les signes grandioses y sont effectivement : éclairs, voix, fumée, tremblements de terre qui, dans les 10 plaies puis les signes accompagnant la délivrance du peuple hébreu, avertissent les Egyptiens et confirment le peuple élu dans sa destinée sainte. Le combat terrestre et le combat céleste sont à nouveau concomitants pour faire advenir le règne de DIEU d’une manière forte dans ces délivrances des oppressions de la Philistie et de l’Egypte. Le livre de la Sagesse confirme cette interprétation, exprimant le zèle vengeur du SEIGNEUR (Sg 5, 15-23) à l’encontre des insensés, des méchants et des puissants alors que de sa droite, c’est-à-dire par la création (le feu, la neige, l’eau…) (Sg 16, 24), il protège les justes. 

 

"Pour tes Saints, au contraire, il y avait une très grande lumière..." Sg 18, 1

 

2 : Au temps de JÉSUS (Déploiement temporel)

La naissance du CHRIST vient opérer un accomplissement et une récapitulation des signes précédents : don de la Loi Nouvelle, délivrance du péché, qui constituent des victoires décisives pour l’humanité. En effet, l’homme et la femme qui avaient perdu leur autorité spirituelle en Eden avaient provoqué dans la trame humaine le péché originel, qui est une prise d’autorité par le démon. Celle-ci perturbe tous les sens corporels et spirituels. Le CHRIST JÉSUS, par l’Immaculée Conception puis par sa naissance, vient réaliser des premières étapes de la reprise de l’autorité sur l’humanité, lorsque la vie sans péché jaillit en Anne et lorsque la vie de l’Homme-Dieu jaillit dans le sein de la Vierge. Cette vie, telle une rivière commence à assainir le lien humain (Ez 47, 8-12).
Ici, les signes grandioses sont de nature principalement spirituelle : les éclairs de l’ESPRIT-SAINT viennent frapper la terre deux fois : une première fois lors de l’Immaculée Conception et une seconde fois à l’Annonciation dans ce Paradis de pureté qu’est le sein de la Vierge. La Voix du SEIGNEUR a été entendue par toutes les classes angéliques, qui soit ont exulté de joie devant les bergers avec le chant du Gloria, soit ont agonisé de terreur pour les démons, stimulant Hérode dans sa peur d’être renversé de son trône par le roi qui devait venir.
La vie terrestre du CHRIST est ensuite une accélération de ces victoires à la fois spirituelles (JÉSUS voit son ennemi tomber du ciel comme l’éclair) et temporelles où les signes d’abord spirituels se feront de plus en plus visibles : toutes les manifestations de la Voix du PÈRE, les quelques éclairs visibles de la divinité du CHRIST lors de la tempête apaisée ou à la Transfiguration, jusqu’au paroxysme constaté à la mort de JÉSUS en Croix : soleil qui s’obscurcit, tremblements de terre, morts sortant des tombeaux… Et c’est l’accomplissement de la prophétie d’Aggée : le SEIGNEUR fait trembler le ciel et la terre (Ag 2, 6). L’accomplissement se fait de manière locale pour la terre, qui subit des secousses aux abords du Golgotha, et d’une manière complète au ciel, puisque tous les anges se retrouvent présents, à cette occasion, y compris les démons que la Reine du monde avait forcés à rester immobiles auprès de la Croix, malgré les tourments qu’ils éprouvaient et leurs tentatives de prendre la fuite[1].
Ainsi, le Sang du SAUVEUR provoque t-il dans le lien humain le tremblement de terre le plus important qui soit : le démon est désormais vaincu : il suffit de s’appuyer sur la puissance de la Croix pour être sauvé.

 

3 : Durant le temps de l’ESPRIT-SAINT (Déploiement spirituel)

L’Apocalypse décrit le trône de Dieu duquel sortent des éclairs, des voix et des tonnerres, apparaissant lors de l’ouverture du ciel, lors du jugement de DIEU. Spontanément, on pense au jugement universel lors duquel apparaîtra le CHRIST en gloire. Il y a pourtant d’autres jugements, comme le présagent plusieurs passages du Nouveau Testament. L’un de ces passages est la réponse énigmatique de JÉSUS au Baptiste qui lui refuse le baptême : « pour le moment, laisse-moi faire : c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute Justice » (Mt 3, 15). 

 

3-1 : Signes grandioses cachés dans les Sacrements

Il y a de fait une Justice de DIEU qu’on pourrait appeler « non violente » : celle qui s’appuie sur les mérites du CHRIST, toute la violence ayant été concentrée lors de la Passion. Le Baptême en est donc un exemple puisque le SEIGNEUR nous le dit ! Lors de notre Baptême, il nous faut imaginer le ciel qui s’ouvre, la voix du PÈRE qui nous identifie comme Fils, les éclairs du Trône de DIEU que notre âme peut contempler, l’ESPRIT-SAINT qui descend comme une pluie d’orage pour nous sanctifier… Dans le temps qui est le nôtre, la Justice de DIEU est la présence du CHRIST dans les Sacrements, ce qui occasionne de manière mystique les mêmes signes grandioses que ceux décrits par le Baptême. C’est quand même le ciel qui s’ouvre à chaque fois !
Comment s’opère la Justice de Dieu dans les Sacrements ? L’Apocalypse, la Révélation des Révélations, nous éclaire à ce sujet, dans les 7 béatitudes qui la ponctuent.
La première : « Heureux celui qui lit, heureux ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie et gardent fidèlement son contenu, car le temps est proche » (Ap 1, 3), montre la grâce qu’obtiennent ceux et celles qui, recevant le Sacrement du Baptême, entrent de plain pied dans l’Eglise, puisque dans l’Eglise, un lecteur inspiré de l’Apocalypse leur ouvre le ciel pour entendre les paroles sublimes que Dieu leur adresse dans cette interprétation communautaire. Hors de l’Eglise, il n’est pas possible d’entrer complètement dans la Jérusalem spirituelle décrite dans l’Apocalypse. On peut l’approcher, mais pas y pénétrer.
La septième : « Heureux ceux qui lavent leur vêtement pour avoir droit au fruit de l’arbre de vie et pouvoir franchir les portes de la cité (Ap 22, 14), donne la condition pour demeurer citoyens des cieux : user régulièrement du Sacrement de Réconciliation sans lequel le péché nous en excluait (et/ou demander souvent pardon au SEIGNEUR, pour les chrétiens qui ne reconnaissent pas ce Sacrement).
La seconde et la sixième béatitudes sont relatives aux Sacrements qui donnent la force dans la vie chrétienne. La Confirmation donne la force de supporter de tout donner au CHRIST (jusqu’au martyre pour certain-e-s) : « Heureux désormais les morts qui s’endorment dans le SEIGNEUR Oui, dit l'ESPRIT de DIEU, qu’ils se reposent de leur peine car désormais leurs actes les suivent » (Ap 14, 13). Le Sacrement de l’onction des malades restaure la santé spirituelle, donnant la force qu’avaient les premiers chrétiens qui rédigèrent le Nouveau Testament : « Heureux qui garde les paroles de la prophétie écrite dans ce livre » (Ap 22, 7).
La troisième et la cinquième béatitudes concernent le vêtement dont se revêtent les baptisés. Ce vêtement, le plus courant, est le Sacrement du Mariage. Que demande en particulier ce Sacrement ? Il demande l’abnégation de la chasteté[2] malgré toutes les tribulations du quotidien symbolisées par les coupes dont parlent les versets d'avant : « Heureux celui qui veille et garde ses vêtements pour ne pas aller nu en laissant voir sa honte » (Ap 16, 15). Le second vêtement est le Sacrement de l’Ordre qui fait du Prêtre un Roi avec le CHRIST, capable de dispenser les Sacrements de l’Amour au peuple de DIEU et d’actualiser la Résurrection du CHRIST (appelée ici « première Résurrection ») à chaque Eucharistie[3]. Ces Eucharisties sont célébrées depuis l’ouverture du temps du SAINT-ESPRIT où nous sommes, symbolisé par les mille ans : « Heureux et saint, celui qui a part à la première résurrection ! Sur ceux-là, la seconde mort n’a pas de pouvoir, mais ils seront Prêtres de DIEU et du CHRIST et ils règneront avec Lui pendant les mille ans » (Ap 20, 6).
La quatrième béatitude a sûrement été placée au centre car c’est la plus importante : le Sacrement de l’Eucharistie : « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ! » (Ap 19, 6) Ce Sacrement nourrit, afin de redonner la force au chrétien qui risque de mourir d'inanition spirituelle.
En définitive, chacun des Sacrements que reçoit une personne est un évènement comparable au don des 10 Paroles, à l’Exode ou à la victoire de David sur Goliath. Il y a une ouverture du ciel et une avancée phénoménale dans le domaine de la grâce. 

 

3-2 : Signes grandioses de la Grande Tribulation

Dans le déploiement spirituel, il existe un temps eschatologique qui voit se réaliser de manière visible ces différents signes grandioses (éclairs, tremblements de terre, voix…) : c’est la Grande Tribulation (Mt 24, 21).
« Ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël : voici que je vais faire venir sur ce lieu un malheur qui étourdira les oreilles de quiconque en entendra parler » (Jr 19, 3)
« Parce que je leur ai parlé et qu’ils n’ont pas écouté, parce que je les ai appelés et qu’ils n’ont pas répondu » (Jr 35, 17).
« Je vais bientôt répandre ma fureur sur toi, assouvir sur toi ma colère, je te jugerai selon tes voies, je te chargerai de toutes tes abominations » (Ez 7, 8).
« De Sion l’ÉTERNEL rugit, de Jérusalem Il fait entendre sa voix. Les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l’ÉTERNEL est un refuge pour son peuple, un abri pour les enfants d’Israël » (Jl 3, 16).
Toute la théologie biblique nous indique ainsi que cette grande Tribulation, comme toute manifestation chargée de signes grandioses, doit être comprise comme DIEU qui vient avec puissance châtier les méchants et couvrir de gloire ses élus en les protégeant, et en se servant de ces élus pour juger les nations, puisque c’est de Sion que DIEU rugit. Le coeur de l’humanité s’est refroidi et le TOUT-PUISSANT se retrouve contraint d’employer les grands moyens pour en sauver le plus grand nombre !
Pierre nous dit que « la terre et les cieux sont gardés en réserve pour le feu » (2 P 3, 7) ; l’auteur de l’épître aux Hébreux, reprenant le prophète Aggée, nous fait entendre la voix du SEIGNEUR : « une dernière fois, je ferai trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel » (He 12, 26). La Grande Tribulation doit être envisagée comme la dernière grande contraction mondiale où tous les éléments s’unissent à la colère de DIEU. Un chaos absolu.
Voilà donc pour la vue d’ensemble des Signes grandioses, ceux-ci sont étudiés plus en détail dans les articles « éclairs, tonnerre et grêle », « tremblement de terre », « Les Temps » et « La Grande Tribulation » (à venir)

 


[1] Marie d’Agréda, Vie divine de la Très Sainte Vierge Marie, Ed. St Michel, 1976, p. 285
[2] Chasteté, au sens d'avoir une sexualité respectueuse de son conjoint et de soi-même.
[3] Par le Baptême, on devient Prêtre, Prophète et Roi. Comment, pour un baptisé, exercer le rôle de Prêtre : voir la série de conférences ici.
 
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