Les 2 témoins
Un site chrétien réalisé par un couple catholique

Za 4, 14 : "Ce sont les deux personnes désignées pour l'huile, celles qui se tiennent devant le Maître de toute la terre."

La prière, comment prier, l'Adoration Eucharistique

"Tu aimeras le SEIGNEUR ton DIEU..." Dt 6, 5

 

Durée : 22 min 1 fichier mp3

 

 

 

Qu’est-ce que l’adoration ?

Adorer Dieu, c’est le reconnaître comme Dieu, comme le Créateur et le Sauveur, le Seigneur et le Maître de tout ce qui existe, l’Amour infini et miséricordieux. " Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et c’est à lui seul que tu rendras un culte " (Lc 4, 8) dit Jésus, citant le Deutéronome (6, 13).

Adorer Dieu, c’est, dans le respect et la soumission absolue reconnaître le " néant de la créature " qui n’est que par Dieu.

Adorer Dieu, c’est comme Marie, dans le Magnificat, le louer, l’exalter et s’humilier soi-même, en confessant avec gratitude qu’Il a fait de grandes choses et que saint est son nom (cf. Lc 1, 46-49).

L’adoration du Dieu unique libère l’homme du repliement sur soi-même, de l’esclavage du péché et de l’idolâtrie du monde.

L’adoration est le premier des 10 commandements et la 1ère demande du Notre-Père ! C’est dire !

 

Dans quelles conditions prier ?

La base c'est d'adopter une attitude intérieure humble (SEIGNEUR, je suis tout petit devant Toi, je Te supplie de poser ton regard sur moi) et surtout de ne pas m'affliger de moi-même (bannir absolument les pensées toxiques comme : "ma prière est nulle, je suis tout le temps distrait, je ne mérite pas que DIEU s'intéresse à moi...") car ce qui compte est de vouloir prier, et non d'être performant.

Dans l’absolu, la rencontre avec Dieu est possible tout le temps, dans n’importe quelle position !

En pratique, plusieurs facteurs favorisent la prière :

  • une position qui marque notre position d’humbles créatures face à notre Créateur : à genoux, debout, … car notre corps est important : c’est tout l’homme qui prie ;
  • une position dans laquelle on soit à l’aise – par exemple pour une personne qui choisit de prendre un temps de prière à genoux, il peut être préférable, au bout d’un moment, de s’asseoir, afin que ses jambes engourdies ne soient pas une source d’irritation et de déconcentration ;
  • un lieu qui incite au recueillement par sa beauté, le silence qui y règne, les couleurs ou images qui évoquent Dieu ou le caractère sacré ;
  • les Sacrements que nous avons reçus ont fait venir le Seigneur en nous d’une manière particulière – en faire mémoire honore le Seigneur et L’attire à nous. 

 

La prière en pratique

Lorsque je prends un long temps de prière, je peux :

  • Prendre au moins 20 minutes de silence afin de me laisser aimer et d’aimer, de faire oraison. C’est vraiment Jésus qui est là, dans mon coeur (et aussi devant moi, si je me trouve dans une chapelle d'Adoration Eucharistique). L’oraison signifie se recueillir afin de laisser le Seigneur Père, Fils et Esprit-Saint « venir chez nous pour y faire leur demeure » (Jn 14, 23). Prendre un moment (quelques secondes, quelques minutes) pour vivre un cœur à cœur d’amour. Cela produit une élévation de notre âme vers Dieu. La prière, que nous le sachions ou non, est la rencontre de la soif de Dieu et de la nôtre. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui.
  • Je peux lui parler (intérieurement) car Il est là et aime que je lui parle ;
  • Lorsque je sens venir la distraction :
    • je me reconcentre sur ma prière sans m‘irriter intérieurement . Il me suffit juste de ne pas y prêter trop d’attention ni de m’affliger si elle revient ;
    • lire une courte prière ou parole de Dieu ;
    • dire au Seigneur : « je t’offre cette pensée que je viens d’avoir » ;
    • offrir ce temps de prière pour quelqu’un d’autre ;
    • invoquer des Saints ou des anges ou bienheureux ou âmes du Purgatoires ou personnes défuntes de ma famille ou autre pour m’aider ;
  • Et si une pensée revient sans cesse (une colère, une angoisse, une tristesse, une blessure, une moquerie…) alors plutôt que de la combattre sans succès, ce temps d’Adoration est l’occasion pour moi de m’unir à Jésus qui va porter cela avec moi :
    • au moment de sa flagellation, pour la colère ;
    • au jardin des Oliviers, pour l’angoisse ;
    • avec Marthe et Marie devant chez Lazarre, pour la tristesse ;
    • sur la Croix, pour la blessure et la moquerie ;

 

Qu’est-ce que l’Eucharistie ?

L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne car ce Sacrement contient tout le trésor spirituel de l’Eglise. Le mot « Eucharistie » a la signification d’un gigantesque mouvement d’« action de grâces » : « Merci Seigneur pour ce don que tu nous fais ! ». Quel don ? Le don de rendre présent :

  • Le repas où Jésus transforme le pain et vin en son Corps et son Sang par les mains d’un prêtre ;
  • La Mort et la Résurrection du SEIGNEUR.

Et tout cela en union avec les Saints et les Anges au Ciel. Etre présent (par la foi) devant JÉSUS qui donne son Corps et son Sang et qui meurt sur la Croix pour nos péchés, mais aussi se donner à Lui dans un même mouvement d’amour. Rien que cela !

Concrètement, les chrétiens sont attendus par le SEIGNEUR qui a soif de se donner à eux, au minimum une fois par semaine, nous recommande l’Eglise, à la célébration de l’Eucharistie du dimanche.

Lors de cette célébration, le Seigneur nous convie à deux tables, deux « banquets », qui sont les deux parties de la messe :

  • La Table où l’on se nourrit de la Parole de Dieu lue ensemble et commentée par le prêtre qui a reçu les charismes pour nous l’expliquer ;
  • La Table où l’on communie au Corps et au Sang du SEIGNEUR.

Ces deux Tables ont été transmises par la Tradition de l'Eglise Catholique, mais sont suggérées de multiples manières dans la Bible, par exemple par les 5 pains (Corps du Seigneur) et les 2 poissons (Parole du Seigneur) ; ou encore par le Seigneur qui révèles les Ecritures aux disciples d'Emmaüs puis leur partage le Pain ; ou encore par la galette et la cruche d'eau qu'Elie reçoit à deux reprises avant de marcher 40 jours et 40 nuits dans le désert.

Afin de profiter pleinement de toutes les grâces que le Seigneur veut nous offrir. Il nous est donc recommandé durant notre semaine de pratiquer :

  • La lecture priée de la Parole de Dieu (Lectio Divina) afin de prolonger cette Table de la Parole, de mieux la goûter, la comprendre en profondeur ;
  • L’Adoration, afin d’acquérir peu à peu cette attitude d’adoration dont nous avons besoin pour la Table de l’Eucharistie, lorsque nous recevons le Seigneur en nous, lorsque le prêtre lève l’hostie pour que nous l’adorions, lorsque nous chantons « Saint, le Seigneur ! » Un lieu où l'Adoration se fait sensible est l'Adoration Eucharistique. 

 

L’Adoration Eucharistique

L’Adoration Eucharistique (exposition d'une hostie consacrée) a été mise en place officiellement aux alentours du XIIIème afin de nous permettre de nous unir à l’action de grâce du CHRIST qui s’offre à son Père pour le salut du monde, et de nous offrir avec Lui avec la force de l’ESPRIT-SAINT.

Ainsi, l’Adoration Eucharistique, qu’elle soit solennelle ou silencieuse, collective ou individuelle, est relative et n’a de sens que si elle renvoie à la messe : elle vise à prolonger en nous la démarche eucharistique.

L’hostie nous invite à un double mouvement : à la fois rejoindre et adorer le CHRIST Ressuscité, glorieux près du Père, mais aussi rejoindre l’ensemble de l’humanité pour laquelle le Christ s’est offert. L’adoration eucharistique, même dans la solitude d’une chapelle, ne peut pas se limiter à un acte individuel : par le pain eucharistique, je rejoins le corps tout entier de mes frères humains, pour lequel le CHRIST est mort.

Seigneur JÉSUS, merci d’être présent parmi nous !

Version pdf d'une fiche sur l'Adoration Eucharistique

 

    MENU :
ARTICLES SUR LES BASES DE LA VIE CHRÉTIENNE
 
^^^

Article précédent :
LA FOI CHRÉTIENNE EN DEUX MOTS <<< 

  Article suivant :
LES SACREMENTS >>>

 

Adoration Eucharistique

  • Dernière mise à jour le .

Se libérer de l'oppression - 01 - Pourquoi tant de mal ?

 

"Les liens de la mort m'entouraient,
Le torrent fatal m'épouvantait ;
Des liens infernaux m'étreignaient ;
J'étais pris aux pièges de la mort." Ps 18(17), 5-6
 

 

Pourquoi suis-je oppressé-e ? Comment m'en sortir si c'est le cas ? 

Durée : 42 min 1 fichier mp3

 

Il est de plus en plus courant, de nos jours, de se retrouver oppressé-e :

  • Persécutions anormales de la part de personnes de mon entourage ;
  • Acharnement des évènements contre moi (financiers, travail, amour...) ;
  • Dysfonctionnements à répétition d'objets qui m'entourent (carte bleue, PC, clef de maison, ...)
  • Une même difficulté que je rencontre à chaque génération dans ma famille.

Sans pour autant voir le démon partout (car notre monde est d'abord l'oeuvre de notre SEIGNEUR que je dois apprendre à reconnaître à chacun de mes regards), je ne peux pas occulter que le prince des ténèbres, bien présent dans notre monde, prend un malin plaisir à accentuer les dysfonctionnements de ma vie.

Il semble donc opportun d'y regarder de plus près afin de saisir de quelle manière je puis faire entrer la puissance de DIEU dans les zones d'ombres de ma vie.

L'idée de ce cycle de conférences est de donner des clefs afin de cerner d'où peuvent venir des problèmes de nature spirituelle et de s'y attaquer, en utilisant des moyens orthodoxes (exorcistes, groupes de prières formés...), mais aussi et surtout des éléments simples que je peux mettre en oeuvre moi-même et qui peuvent avoir un effet tout aussi efficace et/ou préparatoire avant une prière de délivrance.

 

Notons que lorsque je subis une oppression satanique, il arrive fréquemment que je me retrouve seul-e et que tous ceux censés m'aider :

  • Prennent peur ;
  • Me posent des questions et des questions...
  • M'accusent d'avoir fait quelque-chose de mal, ce qui sert d'ailleurs d'argument afin de ne pas m'apporter leur aide.

Dans ce cas, ne désespérons pas : il n'est pas de mauvais esprit qui résiste à une prière régulière et confiante, ce que nous allons présenter dans les pages qui suivent.

Le plan est le suivant :

  • Tentons de schématiser l'oppression que je subis actuellement (c'est le présent article).
  • Commencer à reprendre le dessus quand je suis vraiment au fond du fond (article n°2)
  • Découvrir la souffrance et lui donner un sens - avec le début du livre de Job (article n°3)
  • Intégrer ce que dit et fait mon entourage sans être systématiquement blessé-e - avec Job chapitres 3 à 31 (article n°4)
  • Les personnes et anges qui vont m'aider d'une manière considérable - avec Job chapitres 32 à 42 (article n°5)
  • Briser la malédiction (article n°6).

 

3 sphères d'oppression

En première approche, les mauvais esprits susceptibles d'agir sur moi peuvent être schématisés en trois niveaux en fonction de leur rôle :

  • Les démons de "rang 1", qui maintiennent des malédictions, au niveau de ma famille ;
  • Ceux de "rang 2", qui oppressent un individu ;
  • Ceux de "rang 3", qui se collent à mes membres ou un objet. 

Le schéma ci-après le représente.

Je ne parle pour le moment pas des bénédictions (qui manquent sur ce schéma), non pour être négatif mais cela afin de bien cerner le rôle que jouent nos ennemis sur nous.

 

1ère sphère d'oppression : la malédiction (au niveau d'une famille)

Définition et origine de la malédiction

Une malédiction est une situation défavorable dans laquelle je me place lorsque je m'éloigne de Dieu et surtout si je pèche gravement. En effet, le péché provoque un déséquilibre dans l'harmonie de la Création : la malédiction est un peu comme le punching-ball qui me revient dessus après que j'aie donné un grand coup dedans.

La Bible enseigne que la malédiction est répartie entre personnes du même sang sur 4 générations, ce qui signifie que si je commets quelque-chose de grave, ma famille et moi-même en subirons les conséquences, ainsi que mes enfants, arrières, etc. sur 4 générations (Ex 34, 7 ; Ex 20, 6 ; Dt 5, 10 ; Na 1, 3...). On peut le comparer dans le monde spirituel, au fait que si je commets un acte grave, ceux de ma famille vont être catalogués comme "ceux qui sont dans la même famille que celui qui a fait tel délit". Tout le monde va en souffrir.

Cette chose a priori troublante qu'est la malédiction est en réalité un geste de miséricorde du SEIGNEUR qui permet que nous nous portions les uns les autres, évitant ainsi que beaucoup ne se perdent et n'aillent en enfer. C'est-à-dire que tous ceux de la famille qui vont supporter avec patience les désagréments occasionnés par une malédiction, vont contribuer à racheter la famille et délivrer du Purgatoire tous les ancêtres qui attendent dans la souffrance que leurs tourments s'arrêtent et que la beauté de leur âme leur permettent enfin de rejoindre les terres célestes.

Mais les belles choses faites dans une famille ont des conséquences de grâces sur 1000 générations (Ex 20, 6Dt 5, 10Dt 7, 9), ce qui montre que la Miséricorde du SEIGNEUR dépasse de beaucoup sa Justice.

 

Le point de vue du CHRIST sur les malédictions

Lorsque les disciples demandent à JÉSUS (Jn 9, 3) si l'aveugle de naissance souffre d'une difformité physique à cause de son propre péché ou celui de ses parents, JÉSUS répond "Non : ni à cause de son péché, ni à cause de celui de ses parents". Il me semble qu'Il ne contredit pas l'enseignement de l'Ecriture Sainte, mais le précise.

En effet, JÉSUS signifie qu'il n'appartient pas à l'homme de chercher et de désigner un coupable ; cette question appartenant à DIEU seul. La bonne question pour nous les hommes, est : "de quelle manière est-ce que cette maladie apparente peut-elle faire jaillir les oeuvres de DIEU dans nos vies ?"

 

 

Ainsi, l'étude des malédictions est ce qui me permet de déduire les péchés courants qui demandent réparation au sein d'une famille. Cela nécessite de m'humilier devant DIEU pour implorer sa miséricorde.

Notons que l'étude de la Parole de Dieu et la prière permettent justement de déduire des éléments qui accentuent ou ralentissent les malédictions.

 

Exemple de malédiction

Donc, par exemple : si dans ma famille beaucoup de personnes sont atteintes de maladies du sang : il est probable qu'un démon que j'ai appelé de "rang 1" dans le schéma ci-dessus, ait reçu le droit d'influencer ma famille.

En effet, une partie des membres de celle-ci, par ses péchés, a ôté la protection divine. Cet esprit de "rang 1" utilise donc son énergie :

  • Afin de faire appliquer le droit qu'il a obtenu, à savoir que dans cette famille, le plus grand nombre de personnes aie des maladies du sang ;
  • Afin d'incliner les membres de la famille à continuer à réaliser des péchés qui maintiennent ce droit légal qu'il a (par exemple : tentations de médire, de persécuter les autres, etc.)  
  • Afin d'éviter que ce droit cesse, donc en attaquant ceux qui dans la famille font la démarche de sortir de ce cercle infernal.

Pour cela, cet esprit va s'appuyer (flèche n°4 sur le schéma) sur les compétences d'esprits de "rang 2", qui vont tourmenter les individus de la famille pris isolément. Evidemment, les maladies du sang en question sont à traiter auprès de médecins. Mais en ne s'occupant que de soigner les corps sans réaliser un "chantier" de demande de pardon en parallèle, nous risquons de passer notre temps en consultations de médecine et de transmettre aux générations suivantes les mêmes problèmes de sang. Ce type de malédiction est illustré dans le second livre de Samuel au chapitre 3, lorsque David déplore l'assassinat d'Avner commis à son insu par son général des armées. Il commente alors la malédiction du sang que Joab vient d'attirer sur sa famille et prend le temps de pleurer sur Avner.

 

2ème sphère d'oppression : au niveau d'un individu

Que font ces esprits de "rang 2" ?

Les démons de "rang 2" reçoivent des directives de la part de ceux de "rang 1", non pas qu'ils soient "copains" avec eux (car n'oublions pas que le royaume de Satan est divisé), mais ils reçoivent des ordres sévères et sont châtiés s'ils échouent dans leur mission (en l'occurence, Sainte Françoise Romaine, qui a eu des visions de l'Enfer, explique tout cela).

Dans l'exemple de la malédiction des maladies du sang énoncé ci-dessus, les mauvais esprits sont donc susceptibles d'agir de multiples manières sur moi. Par exemple, ils cherchent à :

  • Accentuer les maladies elle-mêmes, en affaiblissant mes organes en lien avec le bon fonctionnement de mon sang ;
  • Provoquer l'aveuglement de toutes les personnes de ma famille, au moment où celles-ci réfléchissent à comment guérir de ces maladies de sang, ou au moment de choisir un médecin ;
  • Provoquer un trouble chez les médecins qui auront des difficultés à diagnostiquer d'où vient le problème ou bien quel remède est le plus adapté pour moi ;
  • Accentuer l'effet anémiant des aliments, diminuer l'effet bénéfique des remèdes ;
  • Exciter des personnes de mon entourage à la colère, tristesse, l'injustice contre moi, à des moments où dans mon cycle biologique cela va accentuer mes troubles sanguins ;
  • Faire savoir que je cherche à me soigner afin de faire intervenir d'autres esprits mauvais ;
  • Missionner des esprits de "rang 3" pour les aider (flèche n°5 sur le schéma) ;
  • ...

 

Ce qui leur donne de la force et ce qui les ralentit

Bien entendu, c'est en premier lieu mon péché qui va donner plus ou moins d'influence à ces esprits sur moi, mais également le démon de "rang 1" qui a reçu mandat d'enquiquiner toute ma famille sur les problèmes de maladies de sang.

Autrement dit, une partie de ces esprits de "rang 2", ne seront actifs que lorsqu'il s'agira de l'enjeu des maladies de sang. Le reste du temps, ils seront en train de guetter, de veiller.

Une de leurs spécialité sera donc de tendre des pièges, comme ceux-ci :

  • Provoquer chez moi à certains moments une tristesse qui m'encourage à manger par exemple des chips (très mauvaises, comme on le sait, pour la circulation sanguine) ;
  • Me donner des mauvaises idées, comme celle de proposer à toute la famille de regarder un film au moment où l'on aurait pu aller faire une balade qui aurait aidé nos corps à lutter contre la maladie, ...

L'intérêt lorsque j'ai repéré une mauvaise habitude qui s'exprime à grande échelle dans la famille, est de connaître tous ces pièges et de trouver des parades pour ne pas s'y laisser prendre à chaque fois ! 

Une personne de mon entourage qui aura une vie saine et spirituelle, sera bien entendu moins sensible à ces effets, et donc plus apte à m'aider à sortir de cette malédiction. Par exemple :

  • Le médecin que je vais voir qui prie avant et pendant toute consultation, afin que le SEIGNEUR l'éclaire pour être un bon médecin ;
  • Mon voisin qui est sensible à la colère et qui confie sa faiblesse au CHRIST afin de rester calme lorsqu'on se voit car il se sait tenté de s'énerver, ...

  

3ème sphère d'oppression : au niveau d'objets et des membres du corps

Que font ces esprits de "rang 3" ?

Ce troisième type de démons, que certains appellent "crapauds", est envoyé par ceux de "rang 2" (flèche n°5 sur le schéma), afin de faire mal fonctionner des objets dont je me sers, par exemple :

  • Mon modem va redémarrer en boucle au moment de faire une recherche Internet sur les remèdes ;
  • Ma banque va bloquer le paiement au moment de commander les plantes médicinales ;
  • Le colis contenant toutes les plantes médicinales censées me soigner, arrive avec beaucoup de retard et un contenu incomplet ;
  • Etc, etc. 

Certains des esprits de "rang 3" ont la faculté de se coller à moi afin de provoquer ou accentuer la colère, la luxure, la paresse, la jalousie, l'amertume, ... en particulier en entretenant ce qui va me faire pécher et maintenir la malédiction familiale (les démons de "rangs 1" et "2" puisant leur énergie dans les péchés que nous commettons.)

Pour chasser ces esprits de "rang 3" => cf. article suivant.

 

Ce qui leur donne de la force et ce qui les ralentit

Un esprit de rang 3 peut s'attacher à moi, à l'un de mes membres ou des objets qui m'entourent lors des moments suivants :

  • Missionné par un esprit de "rang 2" afin d'aider à exercer la malédiction : et il se colle à mon modem ou à ma carte bleue, il interfère dans le paiement en ligne de ma banque... Notons que ce peut être également afin de s'alimenter lui-même (lorsque je pèche) qu'un esprit de "rang 1" ou de "rang 2" va envoyer un esprit de rang inférieur pour me faire pécher ;
  • Missionné par un esprit de "rang 2" afin d'exercer un sortilège (sortilège qui, lorsqu'il m'est adressé, a la cause principale suivante : ma malédiction familiale). Un exemple :
    • Sortilège des transactions : à chaque fois que je fais quelque-chose en lien avec une transaction (paiement, etc), l'objet que j'utilise (carte bancaire, Internet, petite monnaie...) se recouvre de "crapaud(s)".
  • À cause d'un péché qui est commis par moi ou quelqu'un de mon entourage : critique, colère, emportement, personne que je croise qui s'habille d'une manière indécente, ...
  • Par un contact -notamment visuel- avec certaines structures qui sont infestées (dans l'hypothèse où j'omets de faire une prière de protection avant) : affiche indécente d'arrêt de bus, image obscène qui surgit d'une page Internet, appel téléphonique, You tube, ...

Le contact entre différents crapauds produit des péchés plus grands (et donc fait venir des esprits de "rang 2") : énervements, critiques, ...

 

Exemples

  • Je suis dans mon véhicule, en train de penser à mon travail et en particulier à une réunion importante qui me stresse. Je ne suis pas assez vigilant-e et reste avec cet esprit d'angoisse "collé" à moi. Une personne encore plus stressée que moi me klaxonne car elle pense que je n'ai pas démarré assez vite. Cela met le feu aux poudres et je m'énerve sur l'automobiliste.
  • Je rentre du travail mécontent-e de n'avoir pas avancé comme je le voudrais. J'ai un "crapaud" d'énervement collé à moi. Mes enfants, de leur côté, sont rentrés de l'école avec des "crapauds" de cris, de gros mots et d'insolence collés à eux. Si je ne demande pas au SEIGNEUR de décoller tous ces esprits de nous, il y a toutes les chances que la situation dégénère, lorsque nous allons nous retrouver.
  • J'ai laissé mon regard plonger dans le décolleté d'une fille habillée de façon impudique qui passait dans la rue. Je n'ai pas vu que j'avais un crapaud de luxure qui s'était collé à moi. Je risque sans le vouloir d'avoir plus facilement des paroles obscènes dans les heures qui suivent.
  • J'ai tapé de toutes mes forces sur la table en apprenant une nouvelle contrariante. Il est probable qu'un crapaud de colère se soit collé à la table, qui risquera de provoquer, par exemple, notre maladresse en tenant les assiettes, ou qui envenimera les discussions.

 

Conclusion de cette première partie

L'analyse de ces mécanismes vise une prise de conscience : c'est moi, avant tout, qui tiens les rênes de ma vie, afin, avec la grâce du CHRIST ressuscité, de me libérer de ce qui m'oppresse, et non tel ou tel qui m'attaque et qui serait la cause principale de mon malheur. Car si je me focalise sur ces ennemis sans me remettre en question, je tombe dans un triple piège :

  • Placer mes ennemis à la place la plus importante, alors que le seul qui mérite qu'on le voie partout est le SEIGNEUR.
  • Croire que le SEIGNEUR m'a abandonné-e et me tente au-delà de ce que mes forces peuvent porter, ou pire encore croire que DIEU est en fait méchant en tant que grand responsable de mes malheurs ("Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça...")
  • Entretenir mon propre orgueil, qui s'auto-persuade que je n'ai aucune responsabilité dans tout cela. "Moi? Mais je n'ai rien fait de mal!"

Mon enjeu, en tant que chrétien-ne, va donc être, avec la grâce du CHRIST, de résister et de m'attaquer aux esprits des 3 niveaux, afin, petit à petit, de reprendre ma vie en main, avec toutes les grâces que ces ennemis avaient volées à ma famille.

On verra d'ailleurs que l'action des démons n'est en réalité pas isolée : en effet, les bons anges interagissent avec eux car DIEU les envoie en mission et lorsqu'ils ouvrent la cage d'un esprit mauvais, c'est en vue d'une plus grande grâce ultérieure pour la personne qui en est la cible...

 

MENU :
ARTICLES SUR LA LIBÉRATION DE L'OPPRESSION
 
^^^
Article suivant :
OPPRESSION N°2 : LE RÉGIME DE SURVIE >>>

oppression, Démon, Libération, Malédiction

  • Dernière mise à jour le .

Se libérer de l'oppression - 04 - Dépasser les "gardes"

 

"Celui que j'aime, vous l'avez vu ?" Ct 3, 3
Durée : 1h06 1 fichier mp3

Dans les trois premières parties, nous avons parlé de l'oppression et nous avons commencé à expliquer comment donner un sens à notre souffrance insoutenable, à l'école de Job.

Ce quatrième volet est la seconde partie du commentaire biblique sur Job à partir du chapitre 3, qui retrace le début de l'ascension spirituelle de celui qui vit une oppression terrible. En effet, celui-ci apprend enfin à appréhender sa souffrance en dépassant ceux qui l'entourent, tel la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques, dépassant les gardes des remparts qui finit par retrouver son Bien-Aimé.

  

Nous verrons que cette ascension comprend trois grandes phases : la confrontation avec ses amis (qu’on comparera aux gardes du Cantique des Cantiques), puis (dans la prochaine partie) la venue d’Elihou qui agit comme un « Rédempteur » et enfin la vision de DIEU qui converse avec Job et le réhabilite dans sa santé, sa famille et ses biens matériels.
Reprenons donc l'histoire de notre ami Job dès la fin de sa parole où il ose maudire sa naissance - parole qui, nous l'avons vu, est en réalité une prière d'une redoutable efficacité pour qui la dit avec tout son coeur. Job le juste, l'ami de DIEU, semble avoir tout perdu, y compris sa santé, la proximité avec son épouse et ce qu'il croyait être de l'amitié, de la part de ses trois amis. En fait c'est bien de l'amitié, bien qu'imparfaite, ce qui explique, comme nous l'avons vu, qu'au bout d'une semaine de "consolations" de ses trois amis, Job s'irrite au point de maudire sa naissance (Jb 3).
 
Suite à ce cri de Job s'engage donc la conversation qui représente tout de même 29 chapitres (jusqu'au chapitre 31 inclus) de discussions avec ses trois amis outrés des paroles de Job. 

 

1 - Les trois amis et leurs propos

A ce stade, nous n'avions fait que constater que l'attitude des trois amis était source d'énervement pour Job. A partir du chapitre 4, nous les entendons parler, et effectivement leurs propos confirment qu'ils sont de bien piètres consolateurs pour leur ami, en dépit de toute la bonne volonté qu'ils ont- car rien ne nous indique de la malveillance de leur part, bien au contraire. 

  

1-1 : Les ardents défenseurs de la Justice de DIEU

Tout à la fin du livre (Jb 42, 7-9), DIEU nous dira que ces trois hommes n'ont pas parlé de Lui avec droiture contrairement à Job, et même pire : Job est celui qui a intercédé pour eux et qu'ils devront aller voir pour qu'il continue à intercéder pour eux. Ces versets sont une véritable clef d'interprétation du livre : ce que dit Job est juste, ce que disent les trois amis ne l'est pas. Je ne pense pas qu'Elifaz, Bildad et Çofar aient des propos qui soient complètement erronés, il me semble plus juste de dire qu'ils parlent de DIEU de manière correcte, excepté lorsque DIEU montre sa miséricorde. Autrement dit, ils considèrent la justice de DIEU d'une manière absolue, et sous-estiment qu'à l'approche de quelqu'un qui souffre, DIEU est capable de faire miséricorde et d'oublier un instant sa justice, comme on le voit avec la femme adultère (Jn 8, 2-11), ou encore avec les disciples qui ont faim et arrachent des épis (Mt 12, 1-8 // Mc 2, 23-28 // Lc 6, 1-5), ou le Bon Samaritain qui passe outre ses propres impératifs pour s'occuper du malheureux de Jéricho (Lc 10, 25-37). La justice de DIEU se "tord" et se "façonne" lorsqu'une personne souffre, d'une manière comparable à l'espace-temps qui se contorsionne en s'approchant d'un trou noir. Ce droit spécifique à la personne souffrante est explicité dans l'idée biblique de la veuve, l'orphelin et l'immigré. En effet, ces trois personnages type représentent ceux qui n'ont plus d'époux, plus de parents et plus de patrie. L'Écriture Sainte dit et répète que de ce fait, ils ont une proximité particulière avec DIEU et méritent certains égards du fait de leur souffrance. De fait : Job n'est-il pas un peu de ces trois personnages ? En effet, il est privé de la proximité et la compréhension de son épouse, et du fait de sa souffrance il est en quelque sorte privé de la proximité de la paternité divine. Et il est orphelin de ses terres et de sa maison car il est contraint de vivre à l'écart afin de ne contaminer personne par sa lèpre... Job et veuf, orphelin et immigré.

De même, l'apôtre Jacques nous dit dans son épître que la miséricorde se moque du jugement, ou, traduit autrement, la miséricorde traite le jugement avec hauteur (Jc 2, 13). C'est bien ce qui se passe ici : Job dans son dénuement, n'est pas soumis à la même justice qu'une personne bien portante : il est complètement pris en pitié par le SEIGNEUR. 

  

1-2 : Les trois amis mis à l'épreuve du temps

La miséricorde de DIEU est en effet parfois déroutante, notamment dans toute la patience qu'Il déploie afin d’amener un malade à une guérison véritable. Ce facteur temps est très important, et nos trois consolateurs s’irritent sans doute du fait qu’à l’échelle de temps humain (ces 7 jours passés avec Job), ils ne perçoivent aucune amélioration dans l’état de leur ami. N’est-ce pas légitime, de s’attendre à une amélioration visible, lorsqu’on a passé du temps à soigner quelqu’un ?
Pourtant, il se trouve que l’amour ne s’irrite jamais, l’amour prend patience. Nous sommes souvent tenté-e-s de penser que toute personne oppressée par le démon peut être guérie par un exorcisme, et hop on n’en parle plus. Oui, effectivement : la prière d’autorité est un « médicament » efficace, mais elle l’est encore plus lorsqu’elle est accompagnée d’une démarche de conversion, de purification, qui s’opère dans le temps et non en coup de vent, car sinon le risque de rechute est grand. En outre, certains maux diaboliques se prêtent moins à la prière d’autorité, la guérison s’opérera d’elle-même une fois que le malade aura pris du recul sur sa maladie.
Nous y reviendrons.
 
En tout état de cause, ces trois amis perçoivent ce que dit Job comme une agression et une atteinte à la Vérité. Je pense pour ma part qu'ils perçoivent implicitement quelle est l'imperfection de Job que DIEU cherche à corriger à travers cette épreuve et que comme par hasard cette imperfection les irrite au plus haut point. Cependant, ils peinent à trouver le bon langage afin de se faire entendre de Job. 

 

1-3 : Trois angles d'attaque pour défendre la Justice de DIEU

La discussion s'articule en trois fois trois discours : Elifaz, Bildad et Çofar prennent chacun la parole et à chaque fois Job leur répond :

  • Jb 4 - Jb 14 : 1ère série de prises de parole d'Elifaz, Bildad et Çofar et 3 réponses de Job sur le thème DIEU serait-il injuste ?
  • Jb 15 - Jb 21 : 2ème série : La Providence serait-elle mal faite ?
  • Jb 22 - Jb 31 : 3ème série : seuls Elifaz et Bildad (qui, je le pense, se fait interrompre) parlent, car Job finit par leur répondre d'une manière conséquente, sur le thème : Le malheur ne serait-il que la résultante que de notre propre méchanceté?

Voilà donc le cheminement que fait prendre l'entourage d'une personne qui souffre à celle-ci, afin de la faire méditer sur sa propre condition. Pourquoi donc ? Sans doute parce que c'est un besoin de ne pas être trop dérangé-e et débordé-e par cette souffrance ?

Pour cela, les amis de Job répondent à ce dernier, sur chacune de ces trois questions :

  • "1) Mais non, DIEU n'es pas injuste, sinon, tu comprends, toute ma foi serait vaine !".
  • "2) Mais oui : les choses arrivent parce que la Providence est bien faite."
  • "3) Il doit bien y avoir quelque-chose que tu as fait qui est mal, car je ne veux pas croire que ce soit DIEU qui soit méchant."
On perçoit ici à quel point cette manière de réfléchir contribue grandement à l’isolement de la personne oppressée... 
Mais avant de revenir sur ces trois étapes qui sont parcourues en présence de celui qui souffre, esquissons quelques traits des trois personnages qui nous sont présentés. 

 

1-4 : Trois amis, comme trois zones de notre être

Ces personnages peuvent être vus comme trois manières dont nos amis sont susceptibles de nous "consoler" lorsque nous traversons une grande épreuve (et la manière dont nous-mêmes sommes tenté-e-s de consoler ceux qui souffrent) :
  • Par la spiritualité : "Voici ce que j'ai reçu dans ma vie de prière" (personnage d'Elifaz) ;
  • Par la raison : "la Tradition dit que..." (Bildad) ;
  • Par l'affectivité : "Tu te dis parfait et tu nous mets en doute !" (Çofar).
Ils représentent donc chacun à leur manière un domaine dans lequel parfois nous excellons, au point, parfois, de nous méprendre sur une personne dans l’affliction. Nous puisons dans toutes nos considérations spirituelles, comme Elifaz, ou dans tous les raisonnements que nous faisons d’ordinaire, comme Bildad, ou dans notre ressenti "infaillible", comme Çofar, afin d’émettre un avis sur la douleur de l’autre que nous considérons, et : pas de chance : nous passons à côté de l’enjeu réel que traverse ce souffrant.
 
Voyons plus en détail ces trois déclinaisons de la Sagesse courante que les "consolateurs" jettent à la figure de celui qui souffrent. Tout d'abord : Elifaz. 

 

1-5 : Elifaz de Téman, le contemplatif

Elifaz vient de Téman, contrée dans le pays d'Edom et réputée pour sa Sagesse (Jr 49, 7 ; Ab 8-9 Ba 3, 22). Elifaz signifie "DIEU est de l'or fin" et Téman : "Sud". Ce personnage porte donc le nom "DIEU est de l'or fin du Sud". Il s'agit d'un personnage qui a l'habitude de puiser sa force en DIEU dans la contemplation : l’or qu’il passe son temps à chercher est la prière et l’étude. Il mesure les choses de manière spirituelle. Et effectivement, Elifaz le revendique à plusieurs reprises : "Une parole, furtivement, m'est venue, mon oreille en a saisi le murmure" (Jb 4, 12) ; "Ce que j'ai contemplé, je le rapporterai.' (Jb 15, 17) ; "tu feras du PUISSANT tes délices et tu élèveras vers DIEU ton visage." (Jb 22, 26).

Le livre du prophète Habaquq énonce que "DIEU (Lui aussi) vient de Téman" (Ha 3, 3), montrant que DIEU est le Sage par excellence. JESUS accomplit lui-même ce beau passage d'Habaquq, car Il nous montre que la vie d'un homme sage commence dès le petit matin (Mc 1, 35) avec une contemplation divine qui nourrit chaque journée. Cela fait de cet homme quelqu'un de puissant, puisque "devant lui marche la peste, la fièvre met les pas dans les siens, ... il fait sursauter les nations" (Ha 3, 5-6). Elifaz est donc cet homme-là, qui ne semble pas tarir d'expériences mystiques et reçoit la Sagesse divine dans ses moments d'étude et de prière.

Et pourtant, Elifaz s'irrite devant Job, en lui insinuant que sa foi ne reposait que sur son bien-être, mais s'écroule maintenant que vient le malheur (Jb 4, 2-6). Il déclare que lui-même, Bildad et Çofar sont envoyés par DIEU afin de lui rappeler la Sagesse (Jb 15, 11). Il lui dit qu'il est forcément coupable vu son état et ce qu'il dit, et de revenir au PUISSANT afin d'être relevé (Jb 22, 5-30). Il est tellement agaçant, pour qui s'efforce de vivre de manière spirituelle (qui puise en DIEU sa force pour sortir de toutes les épreuves), de voir quelqu'un comme Job !

La vie "chrétienne" nourrie d'Elifaz ne semble pas lui suffire à être ajusté-e à la personne qui endure l'épreuve ; on peut même dire que cette personne qui souffre devient pour lui une pierre qui le fait chuter au niveau de sa propre spiritualité, lui qui croit si bien connaître DIEU et sa Sagesse. Il semble que son point faible soit révélé dans son premier poème (Jb 4, 12-21). Elifaz de Téman raconte en effet qu'il a reçu la visite nocturne d'un ange d'angoisse qui lui a révélé la justice impitoyable de DIEU, impitoyable à la fois pour les anges et pour les humains. Cette peur semble agir comme un ennemi redoutable infiltré dans sa propre théologie, qui dicte que dès qu'une personne semble s'écarter de la Sagesse commune reçue, c'est que celle-ci est fautive, pécheresse. Cette manière de penser n'est-elle pas une erreur fondamentale qui empêche de bien comprendre qui est le TRES-HAUT ? Elifaz ne semble pas encore avoir fait l'expérience de la miséricorde inconditionnelle de DIEU, en particulier sa proximité et sa tendresse infinie pour la personne affligée par la souffrance. Dans le texte du Prophète Habaquq où est décrit le Sage par excellence, il est rappelé en premier lieu la miséricorde (Ha 3, 2). N'est-ce pas là une balise qui rappelle à celui qui souhaite s'appuyer sur sa vie de prière et d'étude de la Parole pour consoler quelqu'un, que DIEU se laisse toucher par la personne souffrante, même lorsqu'elle n'est pas très "conventionnelle" ?

  

1-6 : Bildad de Shouah, le rationnel en action

Bildad du pays de Shouah signifie littéralement : "Fils de consternation du pays de la dépression". La spécialité de Bildad est sa capacité à raisonner. Il se réfère à la Tradition qu'il a étudiée afin de construire sa pensée (Jb 8, 8-10) : "Interroge donc les générations d'antan..." Il est choqué par Job car celui-ci semble s'opposer à l'ordre voulu par DIEU et à Sa justice. (Jb 18, 3-4). En effet, pour lui, cette épreuve montre que les enfants de Job méritaient sûrement ce châtiment qui leur a été infligé (et il le dit à Job !) (Jb 8, 4) ; Job lui-même doit sûrement être rempli d'erreurs pour tomber ainsi (Jb 8, 13-22 ; Jb 18, 5-21).

La manière très métronomique de raisonner de Bildad semble être résumée lorsqu'il déclare : "À Lui l'empire et la terreur". L'émerveillement de Bildad est donc la justice impitoyable de DIEU qui s'impose et ne laisse pas de place à ce qui échappe à la raison. Bildad semble ainsi être une bonne représentation de tous nos raisonnements humains qui se mettent en mouvement devant celui qui souffre et qui, au lieu de consoler, apportent une consolation uniquement purement narcissique, afin d'atténuer cette difficulté de voir l'autre qui est dans l'épreuve. Celui qui s'appuie exclusivement sur sa raison ne risque-t-il pas d'être froid dans ses diagnostics et d'être, comme Bildad, celui qui apporte la consternation et la dépression ? 

 

1-7 : Çofar de Naama, l'affectif heurté dans sa sensibilité

Çofar de Naama, notre troisième ami venu consoler Job, a un nom qui peut être traduit par "Moineau agréable qui gazouille". Çofar est sans doute celui qui ressent la joie et la peine et renvoie lui-même tout son entrain afin de jouer un rôle positif auprès de ses amis. Pour lui, passer cette semaine intensive auprès de Job a été un tour de force, car il ne s'attendait pas à ce que son ami résiste aux consolations habituelles, de raconter des choses drôles, de minimiser celles qui sont tristes, enfin bref : de l'aider à tourner la page sur son passage à vide. Non : Job a touché le fond, et s'il semble refuser toutes les consolations qui d'habitude sont efficaces de la part de Çofar, cela ne peut être dû qu'à un élan de mauvaise volonté de sa part et un souhait délibéré de "railler", "d'outrager" ses amis ! (Jb 11, 2-6 ; Jb 20, 2-3) Il suffit pourtant d'"affermir son jugement" et de décider d'aller bien en "ôtant la perversité de ses mains, pour que notre paix revienne" (Jb 11, 13-19). Il me semble que Çofar me représente lorsque je console l'autre avec mon affectivité. En effet : j'imagine le méchant qui fait le mal, sa souffrance et sa chute parce qu'il me fait tellement froid dans le dos que je me sens obligé de décrire. J'ai tant besoin de mettre ce mal à l'extérieur de moi, devant celui qui est atteint par une détresse comme celle de Job ! Mais ce faisant, est-ce que je ne blesse pas celui qui m'écoute et qui ne peut que s'identifier au mal dont je parle ?

Il est instructif de voir que Çofar n'aura l'occasion de parler que deux fois devant Job ; n'est-ce pas pour nous montrer que le chemin de souffrance de Job le conduit à ne plus s'attarder sur les choses superficielles qu'il ressent ?
 
Pour résumer leurs prises de parole, nous pouvons dire que toute personne qui console quelqu’un qui souffre en s’appuyant sur ses propres richesses -trésors de spiritualité (Elifaz), raison bien formée (Bildad), sensibilité affective (Çofar)- peut être mise en échec par cette souffrance (et/ou cette oppression, dans le cas d’une personne victime d’une oppression démoniaque). En effet, la souffrance a son propre système de fonctionnement et si je l’occulte, je risquerai peut-être de limiter mon action de consolateur et d'éducateur de celui qui semble s'égarer...
De fait, voyons comment Job répond à ses amis et comment il s’appuie sur leurs paroles afin de s’élever vers DIEU. 

  

2 - Les réponses de Job et sa croissance vers DIEU

Nous avons vu que le dialogue entre Job et ses amis s’articulait autour de trois axes successifs. Revenons sur ces trois débats et voyons comment Job, voix de la souffrance, s’appuie sur ce que disent ses amis afin de s’élever vers DIEU. 

 

2-1 : DIEU serait-il injuste ?

La première idée débattue (Jb 4 - Jb 14) porte donc sur DIEU : serait-il injuste ? Job, dans son état et ses propos, renvoie l’idée que oui : DIEU est injuste, c’est du moins la perception de ses trois amis. On a l'impression d'un vrai dialogue de sourds : chacun dit : "Mais non : DIEU n'est pas injuste !" tout en ayant l'impression que l'autre soutient la thèse inverse, que ce soient le souffrant maladroit ou les trois consolateurs maladroits... De fait, Job, même s’il fait quelques reproches à ses amis qui peinent à le comprendre, adresse finalement la plupart de ses propos à DIEU directement, comme une prière, à chaque fois en suivant le même cheminement en trois étapes : 

 

"Si l'on parvenait à peser ma hargne,
si l'on amassait ma détresse sur une balance !" Jb 6, 1-2

 

  • D’abord Job rappelle que tout ce qui lui arrive est voulu par DIEU (Jb 6, 1-13 ; Jb 9, 1-13 ; Jb 12, 4). En substance, il ne dit pas « DIEU est injuste », mais plutôt : « DIEU, toi qui tiens toutes choses dans ta main, pourquoi me laisses-tu dans cette situation intolérable ??? » Lui qui vit une véritable oppression, use d'une grande liberté pour s’adresser à DIEU et crier toute sa souffrance, n’en déplaise aux spectateurs. N’est-ce pas l’une des grâces de la grande épreuve que je traverse, que d’aller chercher au fond de mes entrailles un cri de souffrance vers DIEU ? Rappelons que le CRÉATEUR, lorsqu’Il répond enfin à Job, dit que Job a parlé d’une manière juste de Lui, même s’Il lui reproche d’avoir critiqué sa Providence. Prendre la peine de décrire pas à pas la profondeur de ma souffrance n’est donc pas un affront au SEIGNEUR, même si cela est parfois maladroit. Il s’agit en fait d’une manière de rentrer en dialogue avec Lui, en rebondissant sur les propos des interlocuteurs. 

 

"Mes frères ont trahi comme un torrent !" Jb 6, 15

 

  • Dans un second temps, Job souligne qu’en plus d’être, par la volonté de DIEU, frappé par le deuil, la ruine et la maladie, il est accablé par d’autres personnages dont il cite les effets négatifs : ses (trois) amis qui le poussent à la désespérance (Jb 6, 14-30) ; les alliés de l’orgueil (ou du Typhon) ou cravache de DIEU (Jb  9, 13-35), les hommes moqueurs (Jb 12, 4-6). Ces personnages désignent tous, je pense, la même réalité : ce sont « les gardes » dont parle la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques, ceux qui barrent sa route lorsqu’elle se met en quête du Bien-Aimé qui se fait absent (Ct 3, 3 et Ct 5, 7). Si l'on résume ce que désignent ces "gardes", il me semble qu'ils représentent l’adversaire décrit au chapitre 1 de Job et tous les mauvais esprits sous les ordres de celui-ci, les bons anges envoyés par DIEU pour "éduquer" Job dans cette épreuve (et que Job trouve trop durs avec lui) et enfin toutes les personnes qui au contact de Job semblent faire preuve d’incompréhension. Et tous ces gens, du fait de la plaie profonde, se mettent à le traquer, comme des requins attirés par l’odeur d’une goutte de sang d’un animal blessé. Le Cantique des Cantiques explique que tout l’enjeu, devant ces « gardes » qui me blessent, est de les dépasser, car ils finissent de m'ôter ma houppelande, c’est-à-dire qui terminent de me mettre à nu (Jb 19, 26), de m'enlever ce qui m'est encore inutile pour mon élévation spirituelle. C'est douloureux sur le coup mais cela me sera utile pour ma guérison.
    Cette seconde partie des répliques de Job est donc capitale, car elle présente devant le SEIGNEUR, elle dénonce même, tous ces personnages bons ou mauvais qui, au lieu de s’attendrir et d’accompagner la guérison, avivent la souffrance de manière impitoyable. Afin de dépasser ces personnes et/ou ces esprits qui par souci d’aider et/ou par opportunisme m'accablent, Job enseigne un moyen : il présente devant l’ÉTERNEL toutes les tracasseries qu’ils lui font et leurs conséquences sur lui-même, sollicitant ainsi la miséricorde de DIEU. C’est une manière de « secouer la poussière de ses pieds », c’est-à-dire de se détacher des choses inutiles qu’ils lui disent et de se défaire de leur emprise (pour les êtres mal intentionnés) et/ou de souligner leur excès de dureté à son égard (pour ses amis et pour les anges de DIEU). Dépasser les gardes, c'est déposer ses supplications en face du SEIGNEUR, mais c'est aussi mettre à distance des paroles blessantes, comme on l'a vu dans l'article n°2. Pour imiter Job, je peux dire des phrases comme : « SEIGNEUR, viens ôter de ma tête les paroles que m’a dites untel, notamment : « tu pars complètement en live, tu devrais consulter un psy » et aussi « ce type de malheur ne peut pas arriver lorsqu’on a rien fait de grave ». SEIGNEUR, aide-moi à pardonner s’il y a des choses à pardonner, aide-moi à me détacher de ces paroles qui me tirent vers le bas. » Ce type de prière est également un moyen de demander au SEIGNEUR de se dégager de l’influence des esprits de « rang 1 » et des malédictions bien plus forts que nous. Ce point sera développé plus en détail dans le prochain article sur l’oppression car il est, je pense, majeur.  

  

"A peine couché je me dis : quand me lèverai-je ?" Jb 7, 4

 

  • Dans un troisième temps, Job, après avoir dénoncé ses persécuteurs, plaide devant DIEU « Vois comme mon état est déplorable ! » , il demande : « Abrège mes jours ! » et interroge : « Pourquoi me laisser en vie dans cet état ? »  (Jb 7, 1-21 ; Jb 10, 1-22 ; Jb 13, 20 - 14, 22). Ce sont là les versets parmi les plus poignants du livre de Job. Ils nous font toucher comment exploiter la souffrance en sondant les tréfonds de l’âme, les limites de l’absurde et l’infini qui sépare les plans du SEIGNEUR et les nôtres. Souvent je manque de mots lorsque je souffre, Job est un peu mon frère aîné en matière de souffrance, laissons-le nous enseigner sa manière sombre mais confiante de converser avec DIEU.
En somme, ces réponses de Job méritent donc d’être méditées et même proclamées lorsque, dans l’affliction, je converse avec mes amis à propos de DIEU. Je peux lire chez nous l’un des poèmes de Job, ou lors de la discussion avec mes amis ; je puis aussi me calquer sur la démarche de Job en trois étapes. Rappelons-le : il rappelle d’abord que c’est DIEU qui a permis cela, puis dénonce un acharnement anormal de certaines personnes contre lui et enfin lance un cri de souffrance afin d’extérioriser celle-ci. En effet, cette manière de s’exprimer n’est-elle pas une forme de prière précieuse pour donner un sens à l’affliction, interroger ceux qui m'entourent, garder un lien de dialogue avec DIEU et se frayer un chemin vers la guérison ?
 

 

2-2 : La Providence serait-elle mal faite ?

La seconde série de cette véritable joute oratoire entre Elifaz, Bildad, Çofar et Job, se concentre sur le sujet suivant : Job semble remettre en question la Providence divine, l’ordre voulu par DIEU selon lequel il fallait qu’il perde tous ses biens et sa santé. Comme beaucoup de personnes qui souffrent, il renvoie malgré lui cette idée qu'il est anormal que la Providence divine ait souhaité son malheur. Ici encore, Job répond d’une façon stéréotypée à ses amis qui l'accusent de cela :
  • En premier lieu, il remet en place ses amis (Jb 16, 2-5 ; Jb 19, 1-6 ; Jb 21, 1-5), afin de leur indiquer qu’il est de bonne volonté et a besoin de vraies consolation et d’être écouté. Cela fait redescendre le débat d’un point de vue théorique à une visée pratique. En effet, c'est comme s'il disait : « regardez-moi et voyez : vous pouvez me croire : je suis de bonne volonté, j’essaie de m’en sortir ! »
  • En second lieu, il rappelle qu’il a été accablé par des scélérats (Jb 16, 6-17 ; Jb 19, 7-22 ; Jb 21, 6-28) et que c’est plutôt ceux-ci qui ne méritent pas de vivre. Cela revient à dire qu’en plus de la souffrance, il faut aussi supporter ceux qui ne supportent pas la vue de la souffrance (l’Adversaire, ses acolytes, les personnes qui accablent celui qui souffre).
  • Puis, il annonce que son rédempteur va prendre sa défense (Jb 16, 18 - 17, 5 ; Jb 19, 23 - 27 ; Jb 21, 29). Ce personnage énigmatique va intervenir depuis le ciel, comme un voyageur dont il faut interpréter le langage, afin de restaurer les droits de Job. Ainsi, on ne peut normalement plus l'accuser de désespérance ! Nous reparlerons de ce personnage un peu plus loin (dans l'article n°5). Notons simplement qu'il concentre une partie de son espérance sur l'aide que lui apportera ce véritable ami.
  • Enfin, il conclut par une mise en garde que je résume ainsi : si vous continuer à me torturer par vos paroles, attention à vous ! Votre tranquillité apparente, comme le "calme cortège d’un méchant que l’on emmène au cimetière", ne prouve rien ! (Jb 17, 6-16 ; Jb 19, 28-29 ; Jb 21, 29-34).
Ici également, Job montre comment entrer en dialogue avec mon entourage qui peine à comprendre ma situation d’oppression et aussi comment fonder une espérance, car moi aussi j'ai un rédempteur qui prendra ma défense. 

 

2-3 : Mon malheur est-il la conséquence de mon péché ?

Dernier échange entre Job et cette fois-ci Elifaz, le premier de ses trois compagnons : si Job ne s’est pas remis de ses malheurs suite aux consolations prodiguées par Elifaz, Bildad et Çofar, n’est-ce pas d’une manière logique du fait de péchés commis par Job ?
Voici dans les grandes lignes comment Job répond à trois reprises à ses amis sur ce sujet, dans un ordre similaire (une fois en réponse à Elifaz et deux fois en réponse à Bildad, puisque cette fois-ci Çofar ne prend pas la parole) :
  • Pour commencer, Job affirme que DIEU est vraiment le TOUT-PUISSANT qui détient Justice et Sagesse (Jb 23, 1-9 ; Jb 26, 5-14 ; Jb 27, 11 à 28, 28). En cela, Job reprend la thèse de ses amis en indiquant que lui aussi croit en la souveraineté de DIEU, tout en précisant que c’est bien en vertu de cette souveraineté que le TOUT-PUISSANT éprouve Job par Son absence. On pourrait penser que sa principale souffrance soit sa misère, mais Job le dit tout net à de multiples reprises : c’est l’absence apparente de DIEU qui lui pèse le plus.
  • Ensuite, Job explique comment il cherche à être juste (Jb 23, 10-17 ; Jb 27, 1-23 ; Jb 29, 1 à 31, 40) dans tous les domaines de sa vie, agrippé aux traces du SEIGNEUR, et que Celui-ci saura en tenir compte. Prendre le temps de relire ses bonnes oeuvres, les bénédictions dans lesquelles il vivait et de redire en quoi il croit est peut-être un moyen de se défaire des images négatives que les accusateurs cherchent à lui renvoyer sur lui-même. On trouve beaucoup de psaumes qui usent du même procédé, comme si le regard du priant se purifiait en cherchant DIEU à l’intérieur de lui-même, dans les lieux où il s’efforce de rester intègre et pur de tout péché, ou même en revisitant par la prière le moment de sa conception.
On sent que Job approfondit sa foi peu à peu, puisqu’à sa seconde prise de parole, lors de sa réponse à Bildad, il prend le temps de chanter une ode à la Sagesse (Jb 28) et de pointer le décalage entre son bonheur d’antan et sa souffrance présente (Jb 29-31).  
Job nous montre le chemin lors d’une discussion sur les liens de cause à effet entre le péché et la souffrance : parler de la Toute-Puissance de DIEU et « dépoussiérer » toutes les belles choses que nous avons dans le coeur afin de ne pas nous laisser contaminer par une haine de nous-mêmes. Ainsi, peu à peu nous dépassons ces « gardes » et nous nous élevons vers le PUISSANT.
 

  

    MENU :
ARTICLES SUR LA LIBÉRATION DE L'OPPRESSION
 
^^^
Article précédent :
OPPRESSION N°3 : DÉCOUVRIR LA SOUFFRANCE <<<
  Article suivant :
OPPRESSION N°5 : L'ARRIVÉE DU RÉDEMPTEUR >>>
 

souffrance, Job, Gardes, Cantique des Cantiques, Commentaire, Entourage, Amis

  • Dernière mise à jour le .

Se libérer de l'oppression - 02 - Survivre

 

"Frémissez de colère, mais ne péchez pas !" Ps 4, 5
Durée : 34 min 1 fichier mp3
 
 

Dans la première partie, nous avons schématisé les 3 sphères principales dans lesquelles les mauvais esprits exercent leur influence. Pour le moment, je n'arrive plus à voir  l'action de DIEU dans ma vie, tant je suis au plus mal.

Ce second volet donne des clefs afin de "survivre" dans ce moment où je me sens le plus mal, dans une situation d'oppression satanique.

Si vous vous dîtes : "j'ai touché le fond, j'ai déjà joué la carte des amis qui me réconfortent et je suis à deux doigts de faire une grosse bêtise"; alors cette page qui présente la partie n°2, est pour vous.

Lorsque je me sens complètement perdu, abandonné-e, au fond du fond, je suis généralement dans une difficulté notoire à réfléchir sereinement et à prendre des décisions constructives. L'une des manières dont se sert l'adversaire afin de me couler, est de me saturer de fiel et d'absinthe, comme dit la Bible, qui m'engluent et me font désespérer (on les a appelés "crapauds", ou d'esprits de "rang 3" dans la partie 1). Afin d'avoir un peu d'air, d'espace vital, il me sera nécessaire de les chasser. Cette page présente plusieurs moyens qui me sont accessibles : 1) en extériorisant ce qui est en moi (par exemple avec des psaumes), 2) en implorant le pardon ou 3) en exerçant mon autorité à l'encontre des démons de rang 3 qui se sont collés à moi.

 

1 - Extérioriser ce qui est en moi

Un des pièges principaux, dans ce cas, est, du fait des émotions négatives qui sont en moi, et un peu par la force de l'habitude, de faire ou dire des choses qui vont blesser DIEU (et empirer mon état). Et pourtant j'ai besoin d'extérioriser toute cette douleur qui est en moi, la garder pour moi serait pire que tout. La Parole de DIEU recèle des trésors de remèdes pour ce type de situation. En voici quelques-uns. Il s'agit de psaumes, poèmes que l'on peut lire ou chantonner selon l'humeur. Je recommande fortement, au minimum, de les lire des lèvres, même à voix basse (la prière dans notre tête étant moins performante).

 

1-1 : Des psaumes contre la colère

L'une des choses les plus insupportables est de me répéter en boucle cette situation insupportable qui est la mienne, que c'est de ma faute, qu'il m'est insupportable que ces ennemis humains et/ou spirituels soient aujourd'hui plus forts que moi. DIEU a pensé à tout ! Il a inséré dans la Bible des prières capables de canaliser ma colère, de l'extérioriser, sans que je pèche, lorsque je les prie. Notamment ces trois psaumes-là (qui sont d'une grande violence) :

Psaumes 57-82-108 contre la colère 

Essayez, ça "débouche" !

 

1-2 : Des psaumes contre l'amertume

Dans le même genre, si j'ai du ressentiment contre des personnes qui m'ont blessé-e et je me repasse en boucle les situations blessantes - et surtout en parallèle : arrêter absolument de parler de ces personnes à qui que ce soit (ce qui donne de l'énergie à mes ennemis visibles et invisibles). 

Psaumes 4-36-37 contre l'amertume 

 

1-3 : Des psaumes contre l'injustice

Le sentiment d'injustice est légitime, mais demande toujours à être affiné dans la prière. Ces psaumes sont là pour ça.

Psaumes 7-35-94 contre l'injustice 

 

 

1-4 : Afin de réussir à dormir...

Oui, parce que le manque de sommeil est quand même un sérieux problème dans pareil cas. Voici des psaumes pour cette circonstance.

Psaumes 6-31-37-50 pour la paix de l'âme 

 

1-5 : Afin de réussir à pleurer

Les larmes ont été crées par le SEIGNEUR, car elles font du bien : mon corps expulse ce liquide salé qui m'aide dans la douleur. Et elles ont un rôle certain afin que ma douleur sorte du coeur.

Pleurer signifie, outre les larmes elles-mêmes, adopter une attitude de lamentation qui fait que c'est mon coeur tout entier qui fond en larmes. Je ne deviens que larmes.

Mais pleurer n'est pas inné ; souvent je mêle à mes larmes de l'amertume, du ressentiment, de la colère... et cela altère la "qualité" de mes pleurs, c'est-à-dire qu'au lieu de faire uniquement fondre le Coeur du SEIGNEUR, je Le blesse en même temps.

Des textes dans la Bible nous apprennent à pleurer de manière parfaite. C'est peu à peu notre cri du coeur, en parfaites larmes, qui s'exprime.

C'est d'ailleurs ce qui permet aux larmes qui sortent de nos yeux de jouer pleinement leur rôle !

En voici un exemple :

Prière : livre des Lamentations chapitre 3  

 

1-6 : Demandes au SEIGNEUR

Comme je suis un être de dialogue, c'est un besoin chez moi d'exprimer ce que je ressens. Ma douleur insupportable doit être entendue auprès du SEIGNEUR ! Il peut être frappant, dans la Parole de Dieu, de découvrir la simplicité avec laquelle le bibliste parle à DIEU, parfois même en lui tirant les oreilles en raison de tous ses malheurs.

DIEU, de son côté, aime lorsque je lui parle, lorsque je maintiens le contact avec Lui. 

Je peux Lui parler librement, bien sûr. Mais il est encore plus pertinent de m'inspirer d'éléments bibliques, qui m'enseignent une manière juste de nouer le dialogue avec Celui qui peut tout. Et comme la Parole de DIEU est comme un ensemble de décrets divins, plus je cite de versets (en le faisant avec foi), plus notre PÈRE céleste se laisse attendrir.

Voyons-en quelques exemples.

 

1-6-1 : En utilisant un texte biblique et en se l'appropriant

Par exemple, en prenant modèle sur Yaébeç en 1 Ch 4, 10

Yaébeç invoqua le DIEU d'Israël en disant :
« Si vraiment tu me bénis, alors tu agrandiras mon territoire, ta main sera avec moi
et tu éloigneras le malheur pour que je ne sois pas dans la douleur. »
Et Dieu accomplit ce qu’il avait demandé.

Je peux donc dire, à mon tour : "SEIGNEUR, si vraiment tu me bénis, alors tu agrandiras mon territoire, ta main sera avec moi et tu éloigneras le malheur pour que je ne sois pas dans la douleur !!!" et rappeler à DIEU que c'est écrit dans sa Parole que ça doit s'accomplir si je proclame cette Parole.

 

1-6-2 : En formulant ma pensée plus librement, tout en l'émaillant de références bibliques

Exemple :

SEIGNEUR, je te rends grâce car tu m'as racheté-e par mon Très Saint Sacrement de Baptême.
Je suis donc une créature libre, car je suis passé-e par la mort avec Toi.
Tu t'es fait malédiction pour moi en mourant sur la Croix.
Alors pourquoi laisses-tu ta petite brebis se faire écraser par l'ennemi en furie ? Il me frappe sans relâche, me persécutant sans ménagement ! N'as-tu pas promis que tu donnerais ta vie pour que le loup ne dévore pas le troupeau ? Serais-tu donc un berger mercenaire ?
Viens me sauver, SEIGNEUR JÉSUS ! Que je ne sois pas victime de ta patience ! Car ton NOM a été invoqué sur moi, SEIGNEUR mon DIEU.
Même si du fait de ma souffrance c'est encore difficile pour moi de le dire, eh bien je te le dis quand même : JE T'AIME, SEIGNEUR !
Amen !

 

2 - Implorer le pardon du SEIGNEUR

Une des causes de mon mal-être est que je me sens loin du SEIGNEUR, en porte-à-faux vis-à-vis de Lui. Ma conscience sait que je L'ai blessé et cela provoque une bonne partie de ma douleur présente.

Il est nécessaire de Lui demander pardon !

Remarquons que dans l'Evangile, JÉSUS relie toujours le pardon et la guérison. 

 

2-1 : Le pardon du SEIGNEUR dans le Sacrement de Réconciliation

Le Sacrement de Réconciliation est un cadeau que l'Eglise catholique a reçu la mission d'utiliser le plus possible, lorsque le CHRIST a demandé à ses disciples de se laisser faire afin qu'Il leur lave les pieds, au soir du Jeudi Saint (Jn 13, 8).

Je vais voir un prêtre, en demandant à l'ESPRIT-SAINT de m'éclairer sur ce qui a blessé l'Amour de DIEU dans ma vie ; et avec la ferme résolution de ne plus pécher.

Et devant le prêtre qui a reçu le Sacrement de l'Ordre pour cela, je dis mes péchés qui d'après moi ont le plus blessé le SEIGNEUR.

Le prêtre me donne l'absolution et là je sais que je suis pardonné-e de tous mes péchés.

Outre mes péchés, je peux confier au prêtre des évènements qui ont blessé ma vie, le Sacrement les guérit, en plongeant la Croix du CHRIST dedans.

La grâce du Sacrement de Réconciliation est qu'en l'utilisant, DIEU régulièrement recrée des zones de notre âme d'une manière encore plus parfaite qu'à notre naissance (car nous avons de multiples blessures...)

Le Sacrement se prolonge dans l'action de grâce (c'est justement le sens du mot "Eucharistie" en grec). Autrement dit, si j'ai un vif désir de recevoir l'Eucharistie ou le Sacrement de Réconciliation, et que cela est impossible, si je prends le temps de prier en rendant grâce, de dire merci au SEIGNEUR, l'effet du Sacrement est alors réactualisé. Il me visite encore. Il me pardonne encore. L'épisode des 10 lépreux, par exemple, le montre (Lc 17, 11-19).

  

2-2 : Diverses prières de demande de pardon

Le SEIGNEUR n'attend pas que je pousse la porte du confessionnal afin de me pardonner ! D'après l'attitude du Père dans la Parabole du Fils Prodigue (Lc 15, 20), DIEU est fou de joie lorsque je fais un mouvement de retour vers lui, même si ma volonté n'est pas encore pure, comme en témoignent les vêtements sales et le but recherché par le fils lorsqu'il revient vers son père (il revient parce qu'il a faim).

Donc lorsque je m'humilie de manière sincère et répétée, le SEIGNEUR me pardonne mes péchés. Mais je ne sais pas toujours si je suis pardonné...

Beaucoup de prières plaisent au SEIGNEUR et m'attirent sa faveur au point d'être pardonné-e de péchés que j'ai commis. Saint Pierre lui-même dit que la charité couvre une multitude de péché (1 P 4, 8).

Par exemple celle-ci : la vénération de la Plaie peu connue que JÉSUS reçut à l'épaule durant sa Passion.

Il y a aussi le chapelet de la Divine Miséricorde, le Très Saint Rosaire...

Il est impératif de demander pardon régulièrement, c'est l'une des bases de la vie chrétienne.

  

2-3 : Le jeûne

Le jeûne, c'est se priver de quelque-chose qui nous coûte afin de plaire au SEIGNEUR (nourriture, télévision, paroles superflues, ...). Je peux aussi jeûner afin de demander pardon.

JÉSUS nous déclare, rappelant ce qui est dit dans l'Ancien Testament, que le jeûne qu'Il préfère, c'est de pratiquer la miséricorde et de préférence au moment où le SEIGNEUR le décide. En effet, la miséricorde couvre une multitude de péchés (1 P 4, 8). Autrement dit :

  • Me laisser interrompre par une personne qui a besoin de mon aide, surtout lorsque je suis en train de faire une chose qui me tient à coeur, est un vrai jeûne qui plaît au SEIGNEUR.
  • Décider de pardonner lorsque je me remémore une situation où une personne m'a blessé-e (même si le pardon est encore très difficile à donner complètement) est également un jeûne, un sacrifice de grande valeur.

En somme, cette période d'oppression que je vis, est une période où, pour reprendre les mots de JÉSUS, "l'époux m'a été retiré" : je n'ai plus le minimum vital qui me permet habituellement d'être dans la joie et d'avoir une paix intérieure. Je peux donc laisser le SEIGNEUR me guider intérieurement pour vivre un chemin de guérison car je lui offre tous ces petits jeûnes dans ces situations nouvelles qui se présentent à moi.

 

3 - Enlever ce qui me perturbe

Ces sales bêtes de l'angoisse, colère, tristesse, ... sont toujours sur moi. Je peux, au lieu de faire sortir ce qui est en moi (cf. ci-dessus), prier afin que le SEIGNEUR décolle de moi ces intrus qui n'ont rien à faire sur moi. Normalement c'est assez facile, vu que ce sont des esprits de "rang 3" qui sont incapables de rester accrochés si je demande au SEIGNEUR de les retirer de moi.

Plusieurs moyens sont à ma disposition : citons la prière d'autorité, certains Sacramentaux et l'invocation au Précieux Sang.

 

3-1 : La prière d'autorité contre les "crapauds"

En version courte, cela donne : 

Vous les esprits de... 
dans le NOM de JÉSUS, je vous commande de me quitter immédiatement,
sans toucher ni à moi, (ni aux personnes éventuellement présentes), ni à ma famille, ni à mes objets matériels,
et de vous présenter devant JÉSUS afin qu'Il dispose de vous.
Amen.
Béni sois-tu, SEIGNEUR !

Donc :

  1. Commencer par les nommer (colère, angoisse, obscénité, tristesse, ...) avec tous les mots qui me viennent et qui décrivent leur influence néfaste. Cela peut être aussi leur nom (si le SEIGNEUR ou quelqu'un qui prie avec moi me le révèle)
  2. Leur donner l'ordre de partir avec comme argument légal : le NOM de JÉSUS, devant lequel nul ne résiste car tout genou fléchit devant un si grand NOM. C'est un peu comme dire : "j'ai un mandat d'arrestation" ou "je suis de la CIA". Autres arguments possibles :
    • En vertu des Plaies du CHRIST
    • Par la Croix du CHRIST
    • Par les NOMS de JÉSUS, MARIE et JOSEPH
    • Par l'AGNEAU de DIEU
  3. Préciser où je ne veux pas que ces esprits aillent. En fait, en leur demandant de partir, c'est un peu comme si j'avais ouvert la clôture électrifiée du champ où je ne veux pas qu'ils restent. Et comme un troupeau de taureaux en furie, ils risquent d'aller dans le champ d'à côté. Or, les champs qui sont à côté du mien sont ceux des personnes de ma famille, nos objets matériels et éventuellement des personnes présentes à côté de moi.
  4. Dire où ils doivent se rendre : quand vous vous serez décollés de moi, allez auprès du CHRIST, sans faire de mal à personne. Il est possible également de leur demander des choses (on verra cela par la suite). Dans un premier temps, il est préférable de demander au CHRIST de les gérer, afin d'éviter tout orgueil de notre part.
  5. Terminer en bénissant le SEIGNEUR car Il le mérite bien ! Et cela m'évite de tomber dans le piège de focaliser sur les esprits mauvais. Car la vie chrétienne, ce n'est pas d'abord de chasser des démons, mais de se rapprocher du SEIGNEUR et de se réjouir parce que nos noms sont inscrits dans les Cieux (Lc, 10, 20).
  6. Parler sans énervement, éventuellement en chantant, mais ne pas vociférer car le risque est d'attirer d'autres esprits dérangeants. Si je suis trop sous le coup de la colère par exemple, alors la prière d'autorité n'est pas le bon remède du moment.

Cette prière pour chasser les crapauds peut être dite en version longue. A cet effet, des guérisseurs chrétiens ont écrits de multiples prières comme celle-ci, qui a l'immense intérêt de s'adresser à tous les types de crapauds qui existent (esprits de la terre, de l'air, du néant, du feu, de la nature), car je ne sais pas toujours exactement lesquels se sont collés à moi. Par exemple, il y en a peut-être un qui me déconcentre ou me fait éternuer et je n'aurais pas pensé que l'origine de cette tracasserie était spirituelle. "Esprit de l'air, de la terre..." est une autre manière de les nommer. Ces prières sont traditionnellement utilisées après avoir prié en prenant autorité  (par exemple pour que le SEIGNEUR réalise des guérisons), car lors de ces moments des crapauds se collent immanquablement à nous.

Pour résumer ce paragraphe, si si je prends l'habitude d'ausculter mon être intérieur pour voir s'il est en paix, lorsque je détecte un élément indésirable (par exemple l'agitation), je n'hésite pas à faire cette prière d'autorité (en version courte ou longue), afin que mon coeur revienne en paix.

 

3-2 : Utilisation de certains Sacramentaux

Mettre de l'eau bénite ou huile bénite, ou eau de Lourdes, ... sur la zone du corps qui est gênée ou pourquoi pas l'objet qui s'est encore arrêté de fonctionner, aura un effet comparable à cette prière d'autorité, lorsqu'on dit en même temps  "Je te bénis, au NOM du PÈRE, du FILS et du SAINT-ESPRIT" et on peut ajouter : "Par Marie".

Ces Sacramentaux sont en réalité des éléments un peu particuliers que le SEIGNEUR me donne comme aide afin de faire venir Son Règne, notamment par le fait que cela me libère des influences néfastes.

Ce qui fait la force de ceux-ci sont :

  • Le mouvement de foi qui est le mien lorsque je les utilise (je me signe d'une croix sur le front avec de l'huile bénite, par exemple)
  • Mais surtout le fait de prolonger la prière pendant les instants qui suivent par une oraison et une action de grâce.

 

3-3 : Invocation au Précieux Sang

Le Sang du CHRIST est une arme redoutable afin de balayer les ennemis, en particulier les "crapauds". En version courte : 

SEIGNEUR, viens me recouvrir de ton Précieux SANG afin que tous les esprits collés à moi s'en aillent.
Amen !
Béni sois-tu !

En version plus longue, il y a par exemple le chapelet de la Divine Miséricorde (ici), que j'utilise le soir en rentrant du travail pour moi et ma famille, afin qu'aucun "crapaud" que l'un de nous aurait ramené de l'école ou du travail (anxiété, esprit de cris ou de gros mots, ...) ne vienne gâcher notre soirée en famille.

Il y a aussi celle-ci reçue par Maria Valtorta, mystique, pendant la seconde guerre mondiale.

Le Précieux SANG me lave car il fait descendre le Pardon du SEIGNEUR sur moi, qui demande pardon aussi. Et ça, les "crapauds" ne le supportent pas, que je puisse s'excuser alors que peut-être que ce n'est pas moi qui suis coupable. Il faut avoir de l'amour en soi pour être capable de le faire !

 

    MENU :
ARTICLES SUR LA LIBÉRATION DE L'OPPRESSION
 
^^^
Article précédent :
OPPRESSION N°1 : POURQUOI SUIS-JE OPPRESSÉ-E ? <<<
  Article suivant :
OPPRESSION N°3 : DÉCOUVRIR LA SOUFFRANCE >>>

oppression, Démon, crise, souffrance, tourment, satanique

  • Dernière mise à jour le .

Se libérer de l'oppression - 03 - Découvrir la souffrance

 

"Le SEIGNEUR a donné, le SEIGNEUR a repris. Que le Nom du SEIGNEUR soit béni !" Jb 1, 21

 

Dans les deux premières parties, nous avons schématisé les 3 sphères principales dans lesquelles les mauvais esprits exercent leur influence en tant qu'individu et comment survivre malgré cette situation extrêmement difficile.

Dans ce troisième volet,  nous nous poserons la question suivante : comment donner un sens à la souffrance aigüe que j'éprouve ? Méditons sur l'histoire biblique de Job, qui nous fait parcourir un cycle complet du début à la fin de la grosse épreuve qu'il traverse (1ère partie, jusqu'au chapitre 3).

Durée : 57 min 1 fichier mp3

 

Il est d'usage dans l'Eglise de dire que la souffrance n'a pas de sens, mais que le Chrétien peut lui en donner un en s'appuyant sur la mort et la Résurrection du CHRIST. Je peux donc méditer la Passion en relisant les derniers chapitres de chacun des Evangiles.

Le livre de Job, quant à lui, semble avoir été inséré dans la Bible précisément parce que la souffrance y est étudiée sous toutes ses coutures. Son histoire est comme une longue traversée que je peux méditer si une lourde épreuve m'atteint. Parcourons donc ce livre afin de puiser dans l'expérience de Job un recul sur la souffrance qui me soit salutaire. 

 

1 - Job le juste

Dans ce chapitre, nous découvrons que non seulement Job est juste dans le quotidien, mais aussi dès les premières épreuves qui le frappent. Son attitude en toutes circonstances est riche d'enseignements pour moi. Voyons plutôt. 

 

1-1 : Celui qui intercède pour les autres dans le quotidien

Jb 1, 1-4 : Job est présenté comme un juste intègre et droit qui craint DIEU et s'écarte du mal.

Ses enfants font des festins régulièrement et Job a un rôle d'intercession fort pour eux : "il les fait venir pour les purifier" car il se dit "Peut-être mes fils ont-ils péché et maudit DIEU dans leur coeur !" Cela signifie que Job sait que DIEU pardonne à la fois ses péchés et ceux de son entourage lorsqu'il s''humilie devant Lui. Il suffit de dire : "SEIGNEUR, regarde ma faiblesse et celle de N et N. Montre-nous ta miséricorde !" Depuis la Résurrection, je peux même dire : SEIGNEUR, je t'offre toutes les souffrances que ton Fils vécut sur terre, en réparation pour nos péchés."

Job a donc conscience que sa vie est comme une maison qui très vite s'ébrèche lorsqu'il oublie de tout remettre au SEIGNEUR : il est à la fois vigilant (il garde une attention constante à son attitude et celle des autres vis-à-vis de DIEU) et généreux (il demande pardon pour lui et tous ceux de sa famille ; on peut penser que peut-être intercédait-il plus largement pour tous ceux qu'il croisait). 

  

1-2 : Celui qui ne se révolte pas dans l'épreuve

Jb 1, 20 : Lorsque l'épreuve frappe Job (ses enfants viennent de mourir et une grande partie de ses biens est réduite en cendres), voici ce que fait Job :

  • Il se lève : il se met en action, dans une attitude résolue, avec une volonté de faire quelque-chose de fort ;
  • Il déchire son manteau, se rase la tête et se jette à terre : il s'humilie sans se révolter comme si c'était lui qui avait péché. Les 3 gestes sont à interpréter comme une répétition : cela signifie qu'il s'humilie d'une manière très forte ;
  • Il adore : il se met dans l'attitude indispensable d'admiration d'une créature pour son créateur (Qu'est-ce que l'adoration, comment adorer ? Voir ici).
  • Il remercie pour sa situation : "Sorti nu du ventre de ma mère, nu j'y retournerai. Le SEIGNEUR a donné, le SEIGNEUR a ôté : que le Nom du SEIGNEUR soit béni!"

Le bibliste conclut : "En tout cela, Job ne pèche pas. Il n'impute rien d'indigne à DIEU."

En somme, Job prouve son détachement à l'égard de sa famille et de ce qu'il possède. Il semble avoir déjà connu l'épreuve, puisqu'il emploie la "recette" la plus directe afin de sortir de  cette épreuve : être résolu, contrit, dans une attitude d'adoration et d'action de grâces. Cette "recette" de s'efforcer, dans la mesure de nos moyens, à dire "merci" à DIEU pour tout ce qui nous arrive, est la voie la plus directe pour "déloger" les esprits mauvais par qui tous ces malheurs arrivent, notamment ceux qui provoquent les malédictions. Plus je dis "merci" -ou au moins je m'empêche de me plaindre pour ce qui m'arrive- plus cela l'affaiblit. 

  

1-3 : Celui qui résiste à la tentation de désespérer

Jb 2, 7-8 : Job tombe ensuite malade d'une lèpre maligne. On monte d'un cran dans l'épreuve. Et là :

  • Job s'exclut lui-même hors de la ville dans un lieu où il ne risque pas de contaminer les autres puisqu'il devient impur et dangereux pour la communauté. On peut ajouter que cette souffrance surhumaine le fait s'isoler naturellement car cela est trop insupportable de rester auprès de personnes qui sont si éloignées de ce qu'il vit. Il a sans doute besoin, en pareil moment, de couper avec tout ce qui provoque de l'agitation, que représente la ville (communications, lieux où il y a trop de bruit, écrans, s'ils avaient existé ...) Son intériorité, pour se reconstruire, a besoin de silence.
  • Il s'établit sur un tas de cendres : ce qui montre qu'il continue à s'humilier ;
  • Il prend un tesson pour se gratter : il enlève avec des débris d'argile cuite les parties les plus infectées de ses ulcères. Ces tessons représentent la terre, la glaise; c'est-à-dire revenir aux bienfaits de la nature, au ressenti de ses sens, afin d'évacuer le trop-plein d'amertume qui l'empêche de continuer à survivre. Pour moi, Chrétien-ne, la terre représente également ma condition humaine rachetée par DIEU, surtout depuis que le CHRIST a donné sa vie pour moi : je peux dire : "SEIGNEUR, en ton Nom, je chasse la tristesse et la colère de mon coeur." Le Nom de JÉSUS, et d'ailleurs tout ce qui touche au CHRIST (ses Plaies, son Sang, sa Croix...) agit comme les tessons qui m'aident à mettre à distance le trop plein de douleur, colère, ... qui m'assaillent. 

 

Jb 2, 9 : La femme de Job le met à l'épreuve à son tour ; la tentation de désespérer se fait plus forte car la femme est originellement celle qui comprend et soutient même dans les moments les plus difficiles. Elle dit à Job : "Vas-tu persister dans ton intégrité ? Maudis DIEU, et meurs !" Et là encore, Job résiste :

  • Il met à distance cette parole indigne d'elle : "Tu parles comme une folle". Ce n'est pas toi, cette pensée. N'est-ce pas une manière d'intercéder pour elle, de dire devant DIEU : "Ma femme n'a pas vraiment pensé ce qu'elle vient de dire"? ;
  • Il met en perspective ce qui lui arrive : "Nous acceptons le bonheur comme un don de DIEU. Et le malheur, pourquoi ne l'accepterions-nous pas aussi ?

Job arrive encore à résister dans cette situation, lorsque l'attaque est frontale "Maudis DIEU et meurs !" car il semble encore à l'aise lorsqu'il s'agit d'incarner la foi, la stabilité, face à toutes les tentations qu'on lui présente.

Notons que c'est l'épreuve suivante qui fera craquer Job, lorsque ses trois amis viennent et passent avec lui une première semaine.

Mais avant, regardons du côté du SEIGNEUR par rapport à l'origine des tentations. 

 

2 - La mise à l'épreuve voulue par DIEU

2-1 : "Pourquoi n'irais-tu pas tenter Job ?"

Cette phrase n'est pas à proprement parler dans le texte, mais il ne semble pas excessif de dire qu'elle résume ce qui s'y passe. En effet, au cours d'un petit dialogue initial, DIEU vante à l'Adversaire la droiture de Job. Ce qui est étonnant dans ce livre, c'est l'impression donnée au lecteur que DIEU suscite les requêtes du Tentateur afin d'éprouver Job.

Jb 1, 6 : Le SEIGNEUR est mentionné provoquant une audience, auquel se rendent les anges (appelés "Fils de DIEU") et les anges déchus. Cette audience est un moment où les anges, comme toutes créatures sur terre et au ciel, viennent quémander au SEIGNEUR leur "nourriture". Un psaume nous le raconte : "Tous comptent sur toi pour leur donner la nourriture en temps voulu". Le verset 21 du même psaume va dans le même sens, pour les lions, qui représentent soit les ennemis de DIEU, soit tout simplement ceux qui ont reçu une force, une qualité dans un domaine : "Les lions rugissent après leur proie et réclament à DIEU leur nourriture". Ainsi, le chant matinal des oiseaux, par exemple, doit donc nous faire penser qu'ils commencent leur journée par chanter pour dire qu'ils ont faim et qu'ils font confiance à DIEU qui va les aider à se nourrir. De même, à l'audience du SEIGNEUR, les anges viennent demander de quoi grandir selon leur condition d'ange (pourquoi pas des missions célestes, des connaissances nouvelles, ...) ; le Satan vient aussi, sûrement très dépité de devoir passer par le SEIGNEUR afin de sustenter sa volonté mauvaise en obtenant l'autorisation de tenter quelqu'un. 

 

Jb 1, 7-12 et 2, 1-6 : Contre toute attente, DIEU respecte cette liberté propre à chacun; Il va même au devant de celle-ci : Il attire l'attention de l'Adversaire sur la droiture de Job. Il connaît bien l'antique Serpent qui s'empresse d'accuser Job afin d'obtenir un droit d'aller l'éprouver dans une certaine limite. Deux audiences du SEIGNEUR sont ainsi racontées ; à la première le démon reçoit le droit de tenter Job sur ce qu'il possède, la seconde fois ce sera sur sa santé.

Pourquoi DIEU lâche t-il ce "chien enragé" sur Job ??? En effet, on a beau chercher dans ce que présentent ces premiers chapitres, il ne semble pas mentionner un seul point négatif sur le personnage principal, qui est présenté comme un juste devant DIEU. Voici deux propositions afin de méditer une réponse à cette question :

  • 1) DIEU veut éprouver Job afin qu'il grandisse en mérites.
  • 2) Les arguments employés par l'Adversaire ont une portée "légale" devant DIEU (le Démon, bien que soumis à DIEU dispose d'un peu de temps pour éprouver les hommes (Ap. 12,12 ).

Deux autres raisons (qui ne sont pas écrites explicitement dans les premiers chapitres du livre de Job) peuvent être invoquées et seront étudiées dans l'article n°6 où j'argumenterai pourquoi celles-ci me paraissent vraisemblables :

  • 3) DIEU voulait permettre à Job de corriger une imperfection qui restait dans sa vie spirituelle, imperfection sans doute située à un niveau familial, une malédiction, une mauvaise tendance dans un domaine donné. Cette imperfection va devenir beaucoup plus visible grâce à son épreuve, ce qui permettra à Job d'en prendre conscience et de la corriger pour lui-même et pour sa famille.
  • 4) Cette imperfection chez Job provoquait du ressentiment chez certains membres de son entourage. C'est d'ailleurs ce qui a fini par donner un droit légal suffisant à l'adversaire contre Job au tribunal céleste.

Nous étudions ici les deux premières raisons : la volonté du SEIGNEUR de faire grandir Job et la portée légale plaidée par le démon. 

 

2-2 : 1ère raison des tentations : DIEU veut m'éprouver afin que je grandisse

Dans toute la Bible, DIEU est présenté comme le Saint par excellence. Isaïe dans sa vision le décrit, en montrant que les anges passent leur temps à louer cette sainteté (Is 6, 3) : "Saint, Saint, Saint le SEIGNEUR, le TOUT-PUISSANT ! Sa gloire remplit toute la terre !" Ce sera notre état lorsque nous serons au ciel, comme nous serons ébloui-e-s par la Beauté et la Sainteté du SEIGNEUR ! DIEU n'est que perfection, il voit tout, prévoit tout et notamment le plan le plus parfait en ce qui me concerne.

Sg 1, 13 : Le livre de la Sagesse prolonge cette idée : "DIEU n'a pas fait la mort et Il ne prend pas plaisir à la perte des vivants, car Il a créé tous les êtres pour qu'ils subsistent." Ce n'est pas DIEU qui a projeté que la mort et le mal entrent dans le monde, rentrons-nous cela dans la tête car c'est très important. Son but est que je sois heureux-se et que je vive éternellement à ses côtés.

1 Co 10, 13 :  Saint Paul expose aux chrétiens de Corinthe que "DIEU est fidèle : Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos propres forces. Avec la tentation, Il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter." JÉSUS est Saint, Il a toujours su que toutes les tentations qu'Il a subies n'étaient pas au-delà de ce qu'il pouvait supporter. Mais moi, est-ce que ma sainteté n'est pas relative ? Ai-je vraiment la foi ? Moi aussi je devrais croire que toute tentation n'est qu'un passage désagréable momentané qui prépare une "apothéose", un "feu d'artifice" que me prépare le SEIGNEUR. Je suis faible, alors je m'impatiente dans l'épreuve, j'arrête d'imaginer le bout du tunnel comme si mon épreuve allait perdurer éternellement.

Pr 3, 11-12 : Le livre des Proverbes, commenté dans le Nouveau Testament (He 12, 5-13), va même plus loin : "Ne rejette pas, mon fils, l'éducation du SEIGNEUR, et ne te lasse pas de ses avis. Car le SEIGNEUR réprimande celui qu'il aime tout comme un père le fils qu'il chérit." C'est assez renversant de le penser, mais DIEU châtie particulièrement ceux qu'il aime. Une épreuve importante dans ma vie est un temps que le SEIGNEUR prépare afin de me donner beaucoup de grâces, afin que ma vie prenne un envol nouveau. 

 

2-3 : Le Diable accuse mes faiblesses afin d'obtenir le droit de me tenter

Sg 1, 16 : Après avoir dit que DIEU n'a pas fait la mort, le Livre de la Sagesse poursuit : "Mais les impies ont invité l'Hadès du geste et de la voix (...) puis ils ont conclu un pacte avec lui."  Ce que le démon revendique devant DIEU lorsqu'il cherche de quoi "se sustenter", ce sont tous les "pactes" engendrés par des personnes, pactes qui peuvent avoir des conséquences sur moi. Il s'agit de péchés personnels, en particulier ceux que j'ai commis dans ma jeunesse, période généralement plus fragile, mais également de péchés commis par des ancêtres qui ont créé et entretenu des malédictions familiales. Pourquoi des "malédictions"? Le texte nous le suggère en effet de deux manières différentes.

Jb 1, 5 : Il y a d'abord l'attitude des enfants de Job qui probablement reproduisent des péchés courants commis dans la famille : une tendance à faire la fête démesurément, une tendance à proférer des jurons. Rappelons que Job "purifie" régulièrement ses enfants en demandant pardon au SEIGNEUR pour leurs imperfections, afin que l'Adversaire ne puisse plus utiliser devant DIEU l'argument qu'on imagine : "Donne-moi le droit de les tenter, car, tu as vu, ils se sont rempli le ventre démesurément et sans penser à Toi, et ils t'ont même maudit ! Ils méritent bien que je les tente !"

Jb 1, 13-19 : Il y a également les châtiments qui frappent ses fils, à mettre en relation avec des fautes commises. Ces châtiments se retrouvent régulièrement dans la Bible, signifiant tous les types de fléaux que l'on rencontre : bêtes sauvages, incendie, famine, guerre, maladies (notamment la peste). Ils sont généralement nommés par trois ou quatre, quatre étant le chiffre de l'homme, qui signifie à la fois "la totalité" des fléaux qui peut s'abattre sur moi, mais aussi les fléaux qui viennent de "l'homme" dans le mauvais sens du terme : des individus mal intentionnés, des démons également. C'est ce qui arrive à Job : quatre fléaux : des Sabéens, un feu de DIEU des Chaldéens et un grand vent d'Est. Toue cela décime les fils de Job, ses animaux, ses biens...

Pour exemple étudions le premier fléau. Il s'agit de Sabéens (peuplades du Sud) qui enlèvent les boeufs (qui représentent le travail) et ânesses (symbole de l'autorité) et massacrent les fils (symbole des oeuvres). En clair, ce fléau s'attaque au travail de Job, à son autorité et à ce qu'il fait. Par exemple, je peux imaginer que ce qui arrive à Job est le même type d'épreuve que si quelqu'un travaillant au même endroit que Job se met à le critiquer, ce qui le décrédibilise aux yeux de tous et nuit aux chantiers qu'il a entrepris alors qu'ils étaient sur le point d'aboutir. Job a l'intelligence de demander pardon car il sait sans doute que lorsque DIEU permet ce genre d'épreuve, c'est qu'il y a des choses à réparer dans la famille, où des critiques faites par tel ou tel de la famille dans le cadre du travail, ont rendu des personnes malheureuses, pour reprendre l'exemple précédent. 

L'Adversaire justifie donc un droit qu'il aurait, du fait d'imperfections dans cette famille, ce qui lui permet, stratégiquement, d'attaquer une zone de faiblesse. Il va donc chercher à aggraver nos faiblesses, qu'elles soient dûes à nos péchés ou accidentelles. Satan aura le droit de tenter Marie et Jésus, qui pourtant n'ont pas péché. Si l'on pense à Jésus ayant jeûné quarante jours au désert où soumis  à une angoisse indicible à Gethsémani jusqu'à suer des goutte de sang, on constate que Satan choisit quoi qu'il en soit les moments de faiblesse...

Pour revenir à Job, le Démon va donc l'éprouver, dans la limite fixée par DIEU : toutes les tentations lui seront permises à condition que le Tentateur "ne touche pas à sa vie". En effet, le SEIGNEUR sait déjà toutes les grâces que la famille de Job s'apprête à recevoir dès que celui-ci aura passé cette (longue) épreuve avec succès.

Finalement, nous allons nous rendre compte que l'épreuve qui pousse Job à bout n'est pas la lèpre affreuse qui le frappe, ou la mort de ses fils, mais plutôt ce que vont lui dire ses trois amis lorsqu'ils viennent le voir. 

 

3 - Les amis qui font sombrer Job puis le font grandir 

3-1 : Le temps passé avec Job à leur arrivée

Jb 2, 11-13 : Alors arrivent ses trois amis Elifaz, Bildad et Çofar. Leur intention est sans doute de soutenir Job, c'est pourquoi ils commencent par le plaindre et le consoler; ils pleurent à grand cris tellement il est méconnaissable du fait de sa lèpre, puis pendant 7 jours ils restent à ses côtés en silence. Leur attitude montre le respect élémentaire à l'égard d'une personne qui souffre dans leur entourage. Pourtant cela semble la goutte d'eau qui fait déborder le vase puisque c'est suite à ce passage que Job change d'attitude en passant du côté de la révolte. Job avait tenu bon même en face de sa femme qui lui soufflait qu'étant donné sa maladie et tous ses malheurs, il avait bien le droit de remettre en question son amitié avec DIEU qui semblait l'avoir complètement abandonné. Qu'est-ce qui, dans l'attitude compatissante de ces trois amis, a donc pu mettre Job aussi en colère ? Essayons de se repasser au crible cette semaine vécue avec Job :

  • Ils le plaignent. Job, en souffrance, a besoin d'être écouté, et non que son amertume soit nourrie à l'encontre de ce qui a provoqué tous ces malheurs, DIEU en première ligne. Finalement, passer trop de temps à souligner la souffrance ne risque t'il pas de l'aviver au lieu de la soulager ?
  • Ils le consolent. Il est toujours difficile de consoler une personne qui souffre car notre maladresse risque d'empirer les choses.
  • Ils pleurent à grands cris. On a vu dans l'article précédent que le pleur demande d'être pur pour que nos larmes soient vraiment efficaces. Lorsque Paul dit "Pleurez avec ceux qui pleurent", il sous-entend que nous faisons nôtres les souffrances de l'autre afin que celle-ci soit partagée entre cette personne et moi ; ce n'est pas une apparence de pleurs que je dois offrir à l'autre.
  • Ils font silence avec Job 7 jours durant : dans la Bible, la durée du temps de pénitence est toujours un multiple de 7 (7 jours, 7 mois, 7 ans, 70 ans, ...) et généralement à l'issue de cette durée d'humiliation, DIEU nous réhabilite, nous guérit. Mais là, voilà : au bout de ces 7 jours, Job n'est pas guéri. Nos trois amis ont, sans doute sans le vouloir, donné à Job un faux espoir.

Si comme Job je subis une pareille épreuve, mon entourage risque de tomber dans les mêmes travers. Ajoutons qu'en pareille période, ma sensibilité est accrue, surtout si l'oppression est d'origine démoniaque. Cela signifie que la moindre imperfection de mes consolateurs (leurs angoisses, leurs colères, ...) va me "contaminer" comme le fut Job, qui finit par craquer en maudissant sa naissance.

Mais alors, à quoi servent ces amis-là ? On peut avancer qu'ils permettent, bien que maladroitement, à Job d'extérioriser sa souffrance, car son attitude stoïque depuis le début est efficace contre les tentations et difficultés habituelles, mais ne suffit plus lors d'une grosse épreuve comme celle-ci: il devient nécessaire laisser sortir d'une manière forte toute cette acrimonie.

Lorsque c'est moi qui suis dans une souffrance terrible, je peux être tenté d'en vouloir à ceux qui ne m'apportent pas le degré d'aide nécessaire, car j'ai besoin de trouver un responsable à ma souffrance. C'est vrai que c'est bien pratique : ces personnes qui feignent de me consoler semblent vraiment mettre de la mauvaise volonté !!! Je peux aussi naturellement en vouloir à ceux qui ont contribué à me mettre dans cet état (des personnes physiques qui m'ont persécuté-e). Mais est-ce vraiment cela qui m'apportera une vraie paix intérieure ? En effet, n'est-il pas plus juste de considérer que DIEU m'a envoyé ces personnes non pour me soigner, mais pour qu'ils m'aident à extérioriser ma souffrance ? Et en leur pardonnant leurs limites, ne vais-je pas m'exercer à acquérir le regard miséricordieux que DIEU souhaite que j'aie ? Si jamais de leur côté elles ne font quant à elles aucun effort pour reconnaître leurs limites et leurs torts, c'est moi qui bénéficierai de toutes les grâces que le SEIGNEUR a prévues pour les jours/mois prochains. Notons que c'est, en tous cas, ce qui va se passer dans le livre de Job, où peu à peu Job se fortifie au fil de la discussion avec ses amis, qui, eux, finissent complètement décontenancés.

Si c'est moi qui suis dans le rôle de l'ami qui console, n'ai-je pas tout intérêt à bien "faire le vide" avant d'aider mon ami-e afin d'avoir mis mon "moi" de côté et tout disposé-e à une vraie écoute ? Sinon comment parviendrais-je à éviter de parler des choses qui me préoccupent, qui m'angoissent, qui m'énervent, ...? 

  

3-2 : Job maudit sa naissance

Jb 3 : Comment Job s'exprime t-il pour dire toute sa souffrance ? Il maudit sa naissance.

Cette manière de parler peut choquer. "Périsse le jour où j'allais être enfanté et la nuit qui a dit : "Un homme a été conçu..." mais il faut croire que c'est une des manières les plus efficaces de faire sortir la "rage" que Job a en lui.

Ce passage nommé "premier poème de Job" est découpé en trois grandes parties :

  • Versets 3 à 10 : Job maudit le temps, le moment où le monde l'a vu naître. Il revendique que l'obscurité remplace le jour où il vint au monde et que ceux qui ont l'habitude de maudire le jour s'associent à lui pour cela. Job transforme ainsi son cri de souffrance en prière thérapeutique qui nettoie tout ce qui dans la cosmologie, a pu lui nuire. C'est comme une purification de l'espace-temps, comme si l'environnement souillé dans lequel Job évolue se trouvait désinfecté par cette prière renversante.
  • Versets 11 à 19 : Job revendique l'état de calme dans lequel il serait s'il n'était pas né. Il s'imagine "au séjour des morts",  là où se trouvent selon Job, petits et grands devenus égaux : les rois, les conseillers de la terre, les prisonniers, les "petits qui n'ont pas vu le jour". Il s'agit sans doute de ce qu'on appelle aujourd'hui "les limbes", lieu d'attente des morts avant la résurrection du Christ, puisque les portes du Paradis sont fermées depuis le péché originel. Job y voit un endroit où il ne serait plus tourmenté par quiconque car il y règne un calme absolu.
  • Versets 20 à 26 : Job demande pourquoi DIEU le laisse en vie si c'est avec cette souffrance. Il s'agit d'un pleur parfait, un peu comme la pratique de l'une des prières de lamentation. Job aspire au sort de tous ceux qui s'y trouvent, à s'unir au repos de ceux qui sont exténués.

Si c'est moi qui suis complètement ruiné-e par la souffrance, je verrai de grands fruits à redire avec Job cette prière du chapitre 3 qui est si dérangeante pour une personne qui va bien ! 

  

"Cette nuit-là, que l'obscurité s'en empare ! Jb 3, 6

  

    MENU :
ARTICLES SUR LA LIBÉRATION DE L'OPPRESSION
 
^^^
Article précédent :
OPPRESSION N°2 : LE RÉGIME DE SURVIE <<<
  Article suivant :
OPPRESSION N°4 : DÉPASSER LES GARDES >>>

Démon, satanique, Tentation, Job, Diable, Adversaire, Douleur, Soutien, Maudir, Naissance

  • Dernière mise à jour le .

Qui sommes-nous ?

Mentions légales

Ici

Pour toute question ou réaction, n'hésitez pas à nous contacter ! Soyez béni-e-s !

Contact